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L'oeuf en plastique

Ce lundi de Pâques est un jour férié. Ce qui signifie : pas d’école, et des chasses aux œufs organisées, un peu partout. Comme à Paris, au musée de Montmartre. Une ruée vers l’œuf, en plastique
Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Chasse aux oeufs © MaxPPP)

C’était : la ruée vers l’œuf. Et c’était pas compliqué. Car, oh surprise ! Ces charmantes petites ovalies, étaient là, posées à terre, devant nous. Tellement posées, qu’on avait à peine, besoin de les chercher. "Ouaihhh j’en vois un ! Ahhhhh, j’en vois deux ! Y’en a plein maman ! Plein partout !" Elle se RUE sur les ovalies

et, ô deception, rien n’est en chocolat. "Oh nooooon… C’est des faux, c’est en plastiiiiiiiique !" il fallait voir la moue, de cette petite fille. Et la tête d’un père, juste derrière…déçu… limite énervé.

"Bon ben, on s’est trainé ici, sous la pluie… pour des œufs, en plastique . Okay, sympa le lundi férié !" Moi : "Mais regardez, ils s’amusent les enfants !" Je me retourne, et je découvre le fameux jardin Renoir, se transformer en pataugeoire. "Ouaihhhhhhhhhh , crie une petite garçon,  j’en ai plein des œufs !!" Le même père-râleur : "ben ce n’est pas difficile de les trouver, ils sont là, devant toi, même pas cachés" Les œufs se retrouvent, dans le bassin d’eau vaseuse

Le père : "C’est la pèche au canard en fait".

"Ouaiiiiiis la pêche aux canard !", re-crie le petit garçon… "Comme ça, j’aurais une carabine en plastique à la fin ?!" Papa râleur , déconcerté: "Non, tu as déjà des œufs… en plastique".  Ouh la la… cette RUEE vers l’œuf  est en train de virer. La pluie se remet à tomber, averse. J’entre dans le musée… ce musée Corot, qui raconte les Années folles, les années peintres, les années French Cancan. Je me dis que c’aurait été un bel endroit, pour VRAIMENT planquer des œufs, puis les chasser. J’imagine les enfants grimper, dans les moulins à vent. Ou encore, creuser des trous dans la terre de la Butte, a la chasse aux poules en chocolat

le soleil ré apparait, pour un court séjour. Des enfants se RUENT, dans les escaliers , ce n’est plus un musée, c’est Une garderie. "Arrête de toucher à tout !", s’agace une maman... "Bon allez, ça suffit, on retourne dans le jardin"!". "Naaaaan, y’a plus d’œufs ! Tu vois bien ! Y’en a plus ! "Elle commence à pleurer. Et là, j’aperçois un jeune homme, lancer des œufs, en plastique, partout. Un peu, comme on sème. Le papa-râleur n’est pas loin.

"Ah ben ça fait rêver ! Même pas d’effort, pour les cacher… avec ce qu’on a payé à l’entrée… Et puis, on a réservé depuis un moment… ! Pfff, c’est vraiment n’importe quoi."  Je le quitte, je le fuis. Et je suis les enfants qui continuent de se RUER. ils se dirigent vers une petite maison. Ils se RUENT, vers la délivrance : enfin le chocolat, le Vrai, pas en plastique. "Alors, donne-moi ton nom", demande la directrice des lieux. "Mais non mais non", lance un papa, juste derrière... "On était pas inscrit nous, tu auras du chocolat a la maison." Le petit ne comprend pas. Haut comme trois pommes, il tend la main… il veut Son Vrai Chocolat, comme si la plaisanterie avait assez duré. La pluie tombe de nouveau. Le petit aura droit à Un Œuf, en récompense de cette étrange chasse... au plastique.

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