Éducation : comment aborder la question de l'alcool avec les jeunes ?
Quand on est jeune, ça peut nous arriver de voir des publications avec de l'alcool sur les réseaux sociaux et d'avoir envie d'en boire. Un influenceur qui fait la fête avec ses copains, un verre à la main, une belle image de cocktail, avec sa rondelle de citron, ses couleurs, ses bulles délicates… ou encore une publicité, qui s’invite entre deux stories. Pendant trois ans, l’association Addictions France a observé ce qui se passe sur les réseaux et dénonce un nouveau Far West : sans foi, ni loi. Pourtant, il y en a une, censée encadrer la publicité pour l’alcool : la loi Évin. Ce qu’elle dit, c’est qu’on ne doit pas inciter à la consommation. Il peut y avoir de la publicité, mais elle doit être objective, c’est-à-dire s’en tenir à indiquer le volume d’alcool, la composition du produit et son mode de consommation. Certainement pas donner envie d’en boire. Or, Addictions France nous indique que 79% des 15-21 ans ont vu des publicités pour l’alcool, toutes les semaines sur les réseaux et un quart d’entre eux avouent que ça leur a donné envie de boire.
Les jeunes consomment moins souvent d'alcool mais...
La consommation d’alcool chez les jeunes a tendance à baisser, depuis plusieurs années. De manière générale, les jeunes boivent moins souvent que leurs aînés, mais quand ils boivent, c’est en quantité plus importante.Il faut rappeler les recommandations : pas plus de deux verres par jour, pas plus de dix verres par semaine et des jours sans alcool. L’alcool est interdit à la vente pour les moins de 18 ans, mais dans les faits, on commence à boire plus tôt que ça. En France, on estime que le premier verre, c’est à 14 ans. Or des travaux ont montré que l’alcool abîme le cerveau jeune. C’est encore le cas vers 20 ans. Le cerveau n’est pas encore tout à fait mature, à cet âge-là. On sait aussi que la consommation régulière, tôt dans la vie, ça peut ouvrir la porte à une addiction, plus tard.
On peut donner aux parents, aux proches et aux jeunes eux-mêmes quelques conseils. On peut leur apprendre à dire "non". D’ailleurs, ça ne vaut pas que pour l’alcool. Expliquer qu’on n’est jamais obligé de se conformer au groupe. Ça nécessite de travailler la confiance en soi. On peut aussi parler des risques, associés à la consommation. On évoque souvent les dangers de la route, mais il y a les comportements à risques et les violences, associés à l’alcool.
On évite également le petit verre, tendu à un ado lors d’une fête de famille, même si c’est un grand cru, même si on célèbre un bel événement, parce que ça participe à banaliser la consommation. Reste enfin à adapter nos propres comportements, parce qu’on le sait : on éduque beaucoup par le modèle qu’on donne.
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