La récolte de miel s'annonce mauvaise en 2024

La récolte s’annonce médiocre cette année, selon des estimations transmises par des professionnels du secteur. Entre 12 000 et 20 000 tonnes vont être produites en France, soit jusqu’à 40% de moins qu'en 2023.
Article rédigé par Emma Strack
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une ruche dans le département de l'Ain. (CATHERINE AULAZ / MAXPPP)

La production de miel est, en 2024, mauvaise à cause d'un mauvais printemps, de la pluie, du froid et du vent. Le froid et les gelées tardives ont pesé sur la floraison. La pluie et parfois les orages ont lessivé les fleurs de leur nectar, affamant ainsi les abeilles. Et enfin le vent a empêché les abeilles de sortir pour aller butiner. Résultat : des abeilles cloîtrées dans les ruches, obligées de consommer les réserves faites jusque-là, sans possibilité d’aller se réapprovisionner en nectar pour fabriquer du miel. Dans de nombreuses régions, les apiculteurs ont même dû nourrir les abeilles au printemps, afin de maintenir leurs colonies en vie. Les régions de France ont été plus ou moins touchées. D’après le communiqué d'Interapi, l’Interprofession des métiers de la ruche, datant du 15 novembre, certaines régions font face à des baisses de production catastrophiques par rapport à l’année dernière : moins 72% dans les Hauts-de-France, – 55% en Bretagne. L’Occitanie s’en sort à peu près avec une baisse de 4% de la production.
 
Les prix ne doivent pas varier d’après Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française qui nous décrivait un autre souci des apiculteurs : la concurrence internationale à laquelle ils doivent faire face. Des pots vendus à partir de trois euros les 500 grammes, alors qu’il faudrait dépenser au moins le triple, pour le miel d’un apiculteur français. S’il appelle à privilégier le miel français, ça n’est pas seulement pour la survie des apiculteurs, c’est aussi que les abeilles jouent un rôle fondamental, pour nous, humains.

L'importance des insectes pollinisateurs

D’après l’Institut national de recherche agronomique (Inrae), environ trois quarts des espèces cultivées en France pour l’alimentation humaine sont plus ou moins dépendantes des insectes pollinisateurs, dont les abeilles. On agit donc aussi pour l’agriculture et la biodiversité, en faisant travailler les abeilles françaises. 

Lors de l'achat d'un pot de miel, évitez les pots trop bon marché. Il est d’ailleurs possible qu’ils ne contiennent pas de miel, mais une sorte de sirop de sucre. C’est ce que suggérait une étude européenne, publiée en 2023. Un véritable miel est rempli d’oligoéléments et de vitamines. Pour s’assurer d’avoir affaire à un produit de qualité, mieux vaut privilégier le miel vendu par un apiculteur récoltant, au détriment d’un mélange issus de différents pays. C’est indiqué sur l’étiquette.

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