Petite enfance : faut-il s'inquiéter si votre enfant mord un autre élève ?
En tant que jeunes parents, vous avez peut-être déjà récupéré votre enfant à la crèche ou à l’école et appris qu’il avait mordu. Aïe aïe aïe ! Pour celui ou celle qui s’est fait mordre. Et pour les parents, une certaine forme de honte, de tristesse ou même d’inquiétude peut les envahir.
Il n'y a pourtant pas de quoi s'inquiéter. C’est même normal, d’après l’Association StopVéo, qui milite contre les violences éducatives ordinaires et qui vient, en ce mois de septembre, de publier un document sur le sujet, à destination des parents et des professionnels de la petite enfance. C’est normal parce que ça arrive généralement entre 2 et 3 ans.
Le fameux "terrible Two " !
C’est l’âge où un enfant peut se mettre à hurler, se rouler par terre au supermarché, sans aucun préavis. Le Dr Gilles Lazimi, président de l’association, parle de "bouffées émotionnelles". Comme le cerveau des jeunes enfants n’est pas encore programmé pour réfléchir et contrôler les impulsions, ça passe par le corps. Résultat : 70% des enfants de deux ou trois ans font régulièrement preuve d’agressivité. Ils tapent, ils griffent, ils bousculent… Et ils mordent, souvent.
On a tendance à associer ces réactions à la colère, mais ça n’est pas forcément le cas. Les réactions peuvent être guidées par l’excitation, l’envie de jouer ou au contraire, le besoin de calme. En fait, c’est sa façon à lui de manifester ce qu’il ressent. Et puis, c’est l’âge où les enfants ont besoin de toucher et de tout mettre à bouche. C’est comme ça qu’ils découvrent le monde et les personnes qui les entourent, mais sans intention de faire mal.
Évidemment, on ne pas non plus laisser passer ce type de comportement. On dit non : "Stop, tu ne dois pas faire ça, tu arrêtes". Mais sans verser, à son tour, dans une forme de violence. Certains pourraient avoir l’idée de mordre l’enfant, pour lui faire comprendre qu’il a fait mal, ou le punir. C’est contreproductif puisque lui ne comprend pas. Il vaut mieux expliquer que ça fait mal. On peut lui montrer l’enfant qui pleure. Essayer de comprendre ce qui l’a amené à mordre, pour l’aider à formuler. Et même si ça se reproduit, on évite de le cataloguer comme "le mordeur", ou "le méchant"… Parce que ça, ça marque. En revanche, on peut tester des moyens dérivatifs comme des anneaux à mordre ou des coussins. Tout ce qui permet de décharger les tensions. Et puis, il faut aussi se dire que ça ne va pas durer .Généralement, ces problèmes se calment aux alentours de quatre ans.
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