Ça nous marque. Baranne : "La mode du vintage nous remet dans le coup"
Daniel Chassagnon, directeur général du groupe Swania, propriétaire de Baranne est l'invité de "Ça nous marque".
Baranne est le leader français du cirage loin devant le numéro 1 mondial Kiwi. Une petite entreprise de 46 salariés qui réalise 10 millions de chiffre d’affaires annuel.
Du fauteuil au cirage
Tout commence en 1909 lorsque Roger Baranne, un jeune homme entreprenant, se lance dans la fabrication de meubles. En 1913, il développera aussi une encaustique ; Il s’agit pour lui de vendre à ses clients un produit pour entretenir ses meubles en cuir. La Première Guerre mondiale arrive, Roger Baranne abandonne les meubles mais conserve son encaustique.
En 1921, il va développer une crème d’entretien pour chaussure le "Vernior Baranne". Avec le développement de l’automobile il lance aussi "Cap auto" un produit d’entretien pour les capotes. L’automobile qui causera d’ailleurs sa perte, puisqu’il meurt dans un accident en 1926. C’est sa veuve qui va reprendre l’affaire et la développer. L’entreprise quitte la rue de Vaugirard à Paris pour installer une nouvelle usine à Epernay.
De l’âge d’or au déclin
C’est la publicité dans les années 60 qui va permettre à Baranne de devenir le leader français. A l’époque, le produit emblématique était le tube en métal et les publicités fameuses invitait les consommateurs à "Baranniser" les cuirs.
En 1983, la marque est rachetée par le groupe britannique Rekkit qui va développer un produit révolutionnaire : l’applicateur avec embout en mousse. Cela va développer l’entreprise mais la qualité baisse et peu à peu, Rekkit va se détourner de la marque et Baranne va entrer dans un lent déclin.
En 2014, Swania rachète Barnane. "Notre conviction était de développer des produits de qualité, et pour ce faire, nous rapatrions une bonne partie de la production. Aujourd’hui 70% de nos produits sont fabriqués en France."
Baranne entend bien revenir dans la course
Il y a une autre invention mais qui, celle-là, n’a pas fait la fortune de Baranne : la basket. Dans les années 80, les jeunes vont abandonner les souliers traditionnels pour des chaussures de sports qui vont devenir des accessoires de mode. Adieu le cirage !
"Cela a été un petite catastrophe, c’est vrai", reconnaît Daniel Chassagnon, mais la chaussure est un accessoire de mode. Selon une étude commandée par Baranne, 55% des français jugent les gens à leurs chaussures. Donc, même si ce sont des baskets, il faut les entretenir et c’est pour cette raison que nous avons développé une gamme basket. Mais nous voyons aussi émerger une tendance forte sur le développement du "seconde main", l’anti-gaspi, les produits durables et là, Baranne s’inscrit pleinement dans cette tendance.
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