C’est une chanson qui nous ressemble. Maurice Chevalier, prince de Ménilmontant et roi d’Hollywood

Maurice Chevalier, pendant plusieurs années – et une vingtaine de films – est l’acteur le mieux payé de Hollywood, faisant entendre beaucoup de chansons en français dans des films à succès, quitte à corriger son classique "Valentine".
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Le chanteur français Maurice Chevalier à New-York, en 1947. (AFP / ERIC SCHWAB)

En partenariat avec l’exposition C’est une chanson qui nous ressemble – Succès mondiaux des musiques populaires francophones à la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, ces chroniques reviennent en détail sur chacune des histoires qui y sont présentées.

Maurice Chevalier, c'est l'immense Momo et son accent parigo-archétypal, dans une chanson plus que classique, Valentine, que les amateurs savent due au talent allié du parolier Albert Willemetz et du compositeur Henri Christiné qui, à sa création en 1925, cherche à restituer l'atmosphère un peu égrillarde du café-concert d'avant la guerre de 1914. 

C'est pourquoi Valentine a de tout petits petons et "un tout petit piton". C'est amusant parce que ce n'est pas un mot d'argot qui désigne justement un petit nez. Un piton, au contraire, c'est plutôt un gros nez de poivrot. Mais à l'image, Maurice Chevalier montre bien son nez parce que c'est la chanson d'un film américain de 1935, Folies Bergère de Paris, qui commence par Valentine, interprétée par Chevalier, qui joue le rôle d'un chanteur directeur des Folies Bergère, le plus célèbre cabaret européen. Et il chante donc en français ce "tout petit piton", alors que vous savez très bien ce qu'il chante dans la version originale.

Maurice Chevalier est un artiste immensément populaire pendant des décennies, qui a laissé à nos mémoires un grand nombre de tubes immortels, dont justement Valentine. Mais on oublie aujourd'hui facilement que le prince de Ménilmontant a été aussi le roi d'Hollywood. Ce Français est pendant plusieurs années l'acteur le mieux payé du cinéma américain.

En 1935, Folies Bergère de Paris contient cette scène charmante. Assis à une terrasse de café parisien, Maurice Chevalier dit qu'il préfère la pluie au beau temps, et en duo avec la charmante Anne Sothern, il chante et danse Rhythm of the Rain. Mais les spectateurs francophones du film L'homme des Folies Bergère verront Maurice Chevalier chanter et danser la romance de la pluie avec la charmante Sim Viva, une actrice belge. Et autour d'eux, la même troupe somptueuse de danseuses qui méritent que ce film ait reçu l'Oscar de la meilleure chorégraphie.

Dans cet épisode de C’est une chanson qui nous ressemble, vous entendez des extraits de :

Maurice Chevalier, Valentine, 1935

Maurice Chevalier, Valentine, 1925

Maurice Chevalier et Ann Sothern, Rhythm of the Rain, 1935

Maurice Chevalier et Sim Viva, La Romance de la pluie, 1935

Maurice Chevalier, Mimi (version anglaise), 1932

Maurice Chevalier, Mimi (version française), 1932

Maurice Chevalier, Valentine, 1925

 

 

Vous pouvez aussi prolonger cette chronique avec le livre C’est une chanson qui nous ressemble aux éditions du Patrimoine.

Vous pouvez également suivre l'actualité de cette chronique sur X (ex-Twitter).

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.