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Chronique du ciel. Comment sont déterminés les prix des billets d'avion ?

La réponse est à chercher du côté de ce que l'on appelle aujourd'hui le "yield management". Aucune compagnie aérienne, qu'elle soit major, "low cost" ou nouvel entrant "tout affaires", ne peut faire l'impasse sur l'outil de base qui sert à protéger et améliorer sa recette.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La nouvelle cabine BEST d'Air France sur Paris-Singapour (Air France)

Le yield management : un outil stratégique et vital

Le yield management, également connu sous le nom de "revenue management" est apparu aux États-Unis dans les années 80 chez Delta Airlines après la dérégulation du transport aérien américain.
Aujourd’hui, aucune compagnie aérienne, qu’elle soit  "major",  "Low Cost" ou "Charter", ne peut faire l’impasse sur cet outil stratégique et vital.
Un outil également largement utilisé aujourd’hui dans le ferroviaire, ou l’hôtellerie. Le yield management permet d’améliorer et d’optimiser les recettes. Il s’agit de faire varier les prix en fonction d’un arbitrage permanent entre la demande et l’offre restante.

Trouver le juste équilibre entre l’offre et la demande

Pour faire simple, quand la demande est très forte et qu'un avion se remplit très rapidement, il est facile de vendre tous les sièges à un prix moyen élevé. A contrario, quand le remplissage du même avion devient difficile, en fonction des périodes ou des horaires, les sièges sont vendus un peu moins cher, faute de quoi, l'avion décolle avec des sièges vides.

Or, les sièges vides sont autant de stocks perdus pour une compagnie aérienne. Le meilleur remplissage d’un avion au prix le plus élevé suppose donc, entre l’ouverture des réservations et la date de départ du vol, un exercice d'ajustement permanent de l'offre restante.

Des algorithmes très sophistiqués

Pour anticiper au mieux la demande, afin de protéger et améliorer les recettes, les spécialistes du "revenue management" vont d’abord, bien en amont, commencer par diviser la cabine de l’avion en plusieurs classes tarifaires. Ce que l’on appelle le "pricing". Ensuite, grâce à des logiciels très sophistiqués, ils vont suivre sur une courbe l’évolution de la recette, élaborée à partir de statistiques moyennes.

Si la courbe est en avance, le vol se remplit plus rapidement que la courbe "type", les classes tarifaires les plus basses seront réduites ou fermées pour favoriser les plus chères. Inversement, si le remplissage de l’avion se fait lentement, les classes tarifaires les plus basses seront gonflées pour accélérer les réservations.
Ce métier demande aussi beaucoup de réactivité en fonction d’une manifestation ou d’un évènement, un attentat, par exemple, qui va vider ou remplir l’avion.

Mais clairement, lorsque l’on vous promet des billets d’avion, à 19 ou 29 euros, pour aller à Genève, ou Nice, sachez qu’il ne s’agit que de prix d’appel et que le nombre de sièges à bord de l’avion est limité, impossible à trouver en période estivale.

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