Cet article date de plus de quatre ans.

Chroniques du ciel. Alexandre de Juniac : "Nous avons préparé un plan de redémarrage pour relancer cette industrie essentielle à la reprise économique mondiale"

Alexandre de Juniac, patron de l'Association Internationale du Transport Aérien nous donne sa vision de la crise sanitaire et les perpesctives à venir

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Alexandre de Juniac, directeir général de l'IATA (Association internationale du transport aérien) (MAXPPP)

franceinfo : Alexandre de Juniac, aujourd’hui directeur de l’Association Internationale du Transport Aérien IATA, dont le siège est à Genève en Suisse. A quoi sert IATA. ?

Alexandre de Juniac : IATA est une association qui a été créée en 1945 entre les compagnies aériennes pour s’occuper de la relance du transport aérien après la seconde guerre mondiale. IATA défend les intérêts d’environ 300 compagnies dans le monde entier. Nous défendons le secteur aérien, son importance dans l’économie, dans la politique. Nous émettons un certain nombre de standards, exemple sur les cartes d’embarquement qui peuvent être lues dans le monde entier, et puis nous fournissons différents services et produits à l’industrie".

Qu’avez-vous ressenti quand 95% de la flotte mondiale a été clouée au sol à cause de la crise sanitaire ?

Je suis passé par de grand moment de désespoir au regard de la crise, car il faut remonter à 1945 pour avoir un arrêt du transport aérien à une époque où il ne représentait rien de comparable à ce qu’il est aujourd’hui. Mais nous sommes une industrie solide, habitée aux crises et dès la fin du mois de mars nous avons préparé un plan de redémarrage pour relancer cette industrie essentielle à la reprise économique mondiale.

Votre bureau donne sur les pistes de l’aéroport de Genève, il se passe quoi actuellement ?

On voit progressivement le trafic repartir doucement, essentiellement le court-moyen-courrier et quelques vols longs courriers. Pendant des semaines, voir un avion atterrir ou décoller, c’était devenu un véritable évènement, je le regarde aujourd’hui comme un spectacle, avant c’était de la routine.

Il y a vraiment un problème d’arrêt et de redémarrage du transport aérien, les passagers doivent revenir dans les avions, ils peuvent avoir confiance sur les mesures que nous avons mises en place, la sécurité a toujours été notre priorité et elle le restera.

Que va changer cette crise pour les compagnies aériennes au-delà des pertes, ça va changer notre façon de voyager, on parle beaucoup de la transition écologique aussi ? 

Il peut y avoir une baisse de la demande des passagers, qui ont découvert, le télétravail, les outils informatiques, sur les voyages d’affaires, mais ça ne durera qu’un temps, en revanche la demande est aujourd’hui très forte, sur les vols familiaux, le tourisme.

Sur la transition écologique, cela fait plus de 10 ans que notre industrie, à sa propre initiative, a pris des engagements très forts pour réduire son empreinte carbone, diviser par deux nos émissions de CO2 à l’horizon 2050 en tenant compte de la croissance du trafic, c’est un objectif très ambitieux. Le Covid ne change rien à cet engagement, d’autres industries nous ont suivi, mais c’est mal connu et surtout mal reconnu.

Nous avons offert le monde, à plus de 4,5 milliards de passagers en 2019 et à de nombreux revenus modestes, c’est un progrès social, économique, culturel, intellectuel, politique. L'aérien a ouvert la planète aux pays en voie de développement et je considère que l’inverse, résonner ultra local, en interdisant, est plutôt inquiétant.

Il y a une mesure utile qui pourrait être rapidement mise en place, c’est le développement des bio fuels qui ont un impact majeur sur l’empreinte carbone de l’aérien. Pour l’instant, les gouvernements ne nous aident pas, mais c’est mieux que d’interdire, comme on le fait en France, pour les vols de moins de 2 heures 30.  

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.