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Chroniques du ciel. Benjamin Smith chez Air France-KLM

Un patron étranger, une première à Air France-KLM.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A Tonroto, le 12 avril 2018, Benjamin Smith, alors N°2 d'Air Canada.  (GETTY IMAGES)

La nomination de Benjamin Smith est une petite révolution dans l’histoire d’Air France KLM puisque c’est la première fois, qu’un étranger prend les rênes du groupe. Mais ce n’est pas rare en Europe. C’est un irlandais, Willy Wash, qui est à la tête du groupe Anglo-Espagnol, IAG, sa principale filiale, British Airways est tenue, par un Espagnol Alex Cruz. Quant à la compagnie britannique Easy Jet, elle est dirigée par un Suédois, Johan Lundgren.

Une arrivée en terrain miné

Benjamin Smith arrive à la tête d’Air France-KLM en terrain miné, sans faire l’unanimité chez les salariés et les syndicats. D’autant que d’autres candidats, des Français, comme Marc Rochet, le patron de French Bee, et surtout Thierry Antinori, le numéro deux d’Emirates, ancien dirigeant de Lufthansa avaient été pressentis pour relever le défi. Ce sont des grands patrons emblématiques de l’aérien, ils connaissent bien Air France, peut-être, un peu trop.

Une annonce en pleine pause estivale

L’Etat, encore trop présent, dans les affaires du groupe a-t-il été effrayé en les auditionnant sur les réformes à conduire, à tous les niveaux du groupe, en arrêtant de se focaliser sur les pilotes, c’est une possibilité. A moins, que la situation de cette compagnie atypique n’attire plus les grands dirigeants du secteur.

Après, il y a l’art et la manière d’annoncer, les choses, la communication. Réunir, un conseil d’administration, un 16 août, entre pleine pause estivale, après trois mois de vide à la tête du groupe, ça passe mal auprès des syndicats et donne l’impression que les choses se sont faites en catimini, pour préserver certains intérêts. Pas très bon pour rétablir la confiance auprès des salariés du groupe. 

Rémunération triplée

Sa rémunération, triplée, par rapport à celle de Jean-Marc Jainallac, son prédécesseur, risque également de poser problème, lors des négociations salariales. Alors qui est Benjamin Smith, affectueusement surnommé "Ti Ben" en raison de sa taille ? Il est actuellement le numéro deux d’Air Canada, son chef d’exploitation, à la tête d’une flotte de plus de 350 avions.

On lui doit, notamment, la réorganisation du hub de Toronto, la création de la low cost, d’Air Canada, Rouge, et la longue négociation d’accords avec les syndicats de pilotes et les agents de bord lors de la refonte d’Air Canada.

Cette réussite est toutefois à remettre dans le contexte canadien où les pilotes n'ont plus le droit de grève depuis 2012. Ben Smith, est attendu à Roissy fin septembre. Il devra affronter les dures réalités sociales françaises, avec plusieurs mouvements sociaux en perspective, chez Air France mais également KLM.

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