Chroniques du ciel. En cas de Brexit dur, quelles conséquences pour les vols intra européens
Que se passera-t-il pour les programmes de vols des compagnies reliant les deux côtés de la Manche, en cas de Brexit dur ?
Pour éviter de voir des avions cloués au sol, en l’absence d’accord entre Londres et Bruxelles, la France et l’Union européenne travaillent actuellement sur le moyen de maintenir les programmes de vols des compagnies reliant les deux côtés de la Manche.
Un "no deal" aurait de sévères conséquences
Seuls les cabotages, c’est-à-dire les vols entre une destination européenne et un autre pays tiers ou les vols intra-européens seraient interdits aux compagnies britanniques.
Dans le cas contraire, les conséquences seraient dramatiques. Un "no deal" sur le Brexit priverait les compagnies britanniques de la possibilité de voler librement en Europe, et vers les pays avec lesquels ont été conclus des accords de ciel ouvert comme avec les États-Unis depuis 2008.
L’an dernier, l’Association Internationale du Transport Aérien, (IATA) avait estimé que le Brexit, s’il était mené à terme, pourrait faire chuter de 3 à 5% le trafic à destination et en provenance du Royaume-Uni à l’horizon 2020.
Easy Jet a déjà pris les devants
La compagnie a créé il y a quelques mois une nouvelle filiale, basée en Autriche, qui lui permettra d’assurer l’ensemble de ses vols intra européens ou entre une destination européenne et un pays tiers autre que le Royaume-Uni, un Paris-Toulouse, ou un Lisbonne-Berlin. Restera à trouver des accords bilatéraux, sur le plus long terme, et à régler, également le problème de la composition du capital des compagnies britanniques, mais pas seulement.
Exemple concret avec le groupe IAG, la maison mère de British Airways, qui détient Iberia, Vueling. Si ces deux compagnies veulent rester européennes et profiter du libre accès au ciel unique, les investisseurs britanniques devront réduire leur participation au capital, en dessous du seuil des 50%.
Un moratoire d'un an demandé à l'UE
EasyJet, Ryanair, et Vueling ont d’ailleurs demandé à Bruxelles un moratoire d’un an sur l'application des règles de propriété pour restructurer leur capital.
Pour les passagers, en revanche, pas vraiment de changement, puisque le Royaume-Uni ne fait pas partie de l'espace Schengen, qui autorise la libre circulation des personnes et harmonise les contrôles des voyageurs. En revanche, les passagers anglais voyageant en France ne pourront plus rapporter chez eux autant de marchandises en "franchise de droit".
En attendant une solution, l’inquiétude vient des aéroports régionaux, qui s’attendent à une diminution de leur trafic comme le rappelait, il y a quelques jours, Thomas Juin, le président de l’Union des Aéroports Français.
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