L'aéroport du Bourget fête ses 100 ans
Puis, le site s'étendra sur la commune voisine du Bourget dont il prendra le nom, assez rapidement. A la fin de la guerre, cette base sera réutilisée pour les premiers vols commerciaux vers l'Angleterre. Les premiers hangars sont construits dans les années 20 , par l'architecte Henri Decaux puis l'ingénieur Henri Lossier.
Évoquer l'aéroport du Bourget, c'est se remémorer les grandes pages de l'histoire de l'aviation : Le décollage, sans retour, le 8 mai 1927 de Nungesser et Coli, la première traversée de l'Atlantique par Lindbergh et l’accueil triomphant, le 21 mai, l'envol du "Point d'Interrogation" de Costes et Bellonte, en 1930, l'arrivée de Mermoz en provenance d'Amérique du Sud en 1933. L'année même où sera créée la compagnie Air France.
En 1935 est lancé par le ministère de l’Air un concours pour construire un aéroport de capacité et d’allure plus dignes de la capitale. Georges Labro, grand prix de Rome l’emporte, Mais il faut aller vite, le chantier doit être achevé pour l’Exposition universelle de 1937. Labro conçoit un bâtiment rectiligne de 233 mètres de long, nommé "Janus" : urbain côté ville, technique et entièrement dédié à l’aviation, côté terrain. C'est une longue façade recouverte de calcaire marbrier, que découvrent les voyageurs, côté ville, une sorte de paquebot, côté piste. Le "port aérien" utilise la métaphore marine et la tour de contrôle en rotonde fait office de proue du navire et les terrasses en gradins, de ponts garnis de bastingages. C'est un véritable chef d'œuvre de l'art déco.
De 740 en 1919, le nombre de passagers atteindra 20 ans plus tard, l’incroyable chiffre de 45.000. Qui prend l’avion ? Des hommes d’affaires, des hommes politiques et des colis, pour des destinations essentiellement européennes : Bruxelles, Berlin, Moscou, Londres… dont les blasons, comme dans l’architecture ferroviaire, figureront, jusqu'en 1940, au fronton de l’avant-corps de l’aérogare séparant départs et arrivées.
C'est également au Bourget, que les chasseurs du "Normandie-Niemen" atterriront en rentrant de Russie à bord des Yak offerts aux 40 survivants par leurs homologues russes.
A la fin des années 1950, le Bourget atteint les limites de ses capacités. Progressivement, le trafic sera transféré à Orly-Sud inauguré en 1961. L'aéroport du Bourget conservera quelques vols commerciaux jusqu’à l’ouverture de l’aéroport de Roissy en 1977, avant d’être définitivement dédié à l'aviation d'affaires.
L’aérogare Labro abrite aujourd’hui les riches collections du Musée de l'air et de l'Espace. Catherine Manoury en est sa directrice.
Le 13 juillet, le ciel du Bourget sera en fête pour le centenaire de l'aéroport. Un grand meeting réunira une soixantaine d'avions de toutes les époques, organisé par l'Aéro-Club de France, en collaboration avec Aéroports de Paris et l'armée de l'air. Ce spectacle sera orchestré en cinq tableaux chronologiques. En vedette : la Patrouille de France et l'équipe de voltige de l'armée de l'air.
Mais aussi 6 des 40 Yak russes de 1945. Et, rarissime, le Spirit of Saint Louis avec sa réplique à l'identique (et volante) venue en guest star des États-Unis.
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