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Le low cost européen en pleine mutation

Le modèle économique "low Cost" a vu le jour, en 1971, aux États-Unis, avec la création de Southwest Airlines, riche idée discutée sur le coin d’un bar de San Antonio entre un entrepreneur texan, Rollin King et son avocat, Herb Kelleher, qui en deviendra le président.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© A319-111 © Photographe : Petr Havelka)
CHRONIQUES DU CIEL 07.09.2014 LOW COST 7/09/2014

Une compagnie avec des billets deux fois moins chers que les transporteurs traditionnels, sans repas à bord mais avec des cacahuètes, avec plus de sièges, sans plate-forme de correspondance, et avec des rotations extrêmement rapides. Ce qui coûte dans une compagnie, c’est lorsque les avions sont au sol. Aujourd’hui, Southwest  est devenue un géant mondial, elle transporte 100 millions de passagers par an aux États-Unis , elle n’a jamais perdu d’argent et a surtout révolutionné notre façon de voyager en avion.

En Europe, il y a 20 ans, en reprenant une petite compagnie de Dublin, au bord de la faillite, le très médiatique, Michael O’Leary, n’a fait que copier les méthodes de Southwest Airlines pour en faire la première compagnie européenne en nombre de passagers transportés.

  (Southwest Airlines © RADIO FRANCE)

Mais ce n’est pas sans doute pas la plus dangereuse, pour Air France, Lufthansa ou British Airways. La plus dangereuse et la plus rentable des compagnies européennes, c’est Easy Jet, avec un modèle hybride, à mi-chemin entre le low cost et celui des compagnies classiques. Car contrairement à Ryanair, Easy Jet ne va pas se poser sur des plates-formes secondaires mais sur de grands aéroports internationaux.

Sur le vieux continent, les compagnies à bas coûts, représentent aujourd’hui, entre 40 et 45% du marché intra-européen. Aux États-Unis, la part des compagnies à bas coûts semble stagner dans les mêmes proportions. Sauf que dans les faits, le modèle "low cost", occupe la quasi-totalité des vols de point à point. Pour une raison simple, contrairement à l’Europe, les "grandes majors américaines" utilisent les mêmes armes que les compagnies à bas coûts.  Avec une seule préoccupation pour le client, le prix du billet.

Le "low cost" Européen

 

En Europe, le tout "low cost" sur le court-moyen-courrier semble également inéluctable. Mais contrairement aux États-Unis, les grandes compagnies européennes, plombées par des coûts de fonctionnement et des lourdeurs sociales héritées du passé, sont incapables, de gagner de l’argent sur les courtes distances. Elles ont donc confié, cette mission de vol à bas prix, à leurs filiales respectives, Germanwings pour Lufthansa, Transavia pour Air France-KLM, Vueling, pour British Airways et Iberia.

  (Transavia © Air France)

En Allemagne, Lufthansa a commencé à transférer dès 2012, l’exploitation de ses vols en Europe à Germanwings, à l’exception des vols au départ et à destination de Francfort et  Munich. En Espagne, la redoutable machine de guerre Vueling est en marche depuis sa base de Barcelone.

Air France n'a plus le choix

Air France a mis beaucoup plus de temps à réagir après avoir longtemps sous-estimé le phénomène "Low Cost" et surtout pratiqué une politique de la terre brulée. Elle a tué de nombreuses compagnies dans l’œuf. Mais aujourd’hui, Air France n’a plus le choix et sa marge de manœuvre est relativement limitée.  D’autant qu’Easy Jet ou Vueling sont en train d’évoluer, et cherchent aujourd’hui à séduire de plus en plus une clientèle affaires avec des prestations spécifiques, qui permettent d’augmenter ce que l’on appelle la recette unitaire. En témoignent, les bénéfices record d’Easy Jet en 2013, alors que ceux de Ryanair étaient en perte de vitesse.

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