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Cinéma week-end. "L'Échappée belle", road movie du 3e âge

Paolo Virzi dirige Donald Sutherland et Helen Mirren dans une fugue sur la fin de vie dans "L'Échappée belle". 

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Donald Sutherland et Helen Mirren dans L'échappée belle (Bac Films)

Avec Folles de joie, émouvant et drôle road movie de deux femmes fuyant un établissement psychiatrique, Paolo Virzi avait en 2016 séduit des producteurs américains qui l'ont convaincu de traverser l'Atlantique. 

L'Échappée belle, premier film de Paolo Virzi tourné aux États-Unis

Le film est une balade sur la liberté individuelle de choisir sa propre vie

Paolo Virzi

Le réalisateur italien reprend la formule qui a fait le succès de son précédent film, le road movie et deux personnages qui veulent échapper à une forme d'enfermement, un vieux couple, qui pour éviter l'hospitalisation, fugue, au désespoir des enfants, à bord d'un vieux camping-car. Lui, Donald Sutherland a la maladie d'Alzheimer, elle, Helen Mirren un cancer bien avancé, pas jojo comme point de départ, mais le talent des deux acteurs, les péripéties qu'ils traversent sur la route font le job et enchantent ce film qui ose poser la question du libre arbitre en fin de vie et montrer la déchéance de la vieillesse. Paolo Virzi s'est facilement glissé dans les codes du cinéma américain.      

Aaron Sorkin est un excellent scénariste

The social Network, Steve Jobs, avec Le Grand Jeu, il passe pour la première fois à la réalisation. Molly Bloom a vraiment existé, le réel est le terrain de jeu préféré d'Aaron Sorkin, c'est Jessica Chastaing qui l'interprète.

Molly Bloom évolue dans un monde d’hommes puissants qui ne la traitent pas bien

Aaron Sorkin

Jeune femme surdouée mais drivée par un père psychologue très directif, elle rate une carrière de skieuse professionnelle après un grave accident et se reconvertit un peu par hasard dans l'organisation de parties de poker privées. Séduisante et séductrice, un brin vulgaire, elle tient à distance les hommes de pouvoir qui viennent jouer à sa table, mais qui la laisseront tomber quand la justice américaine s'intéressera à la légalité de son activité. Aaron Sorkin ne se détache pas de son scénario, explique trop, restent une actrice hors pair et un thème terriblement actuel.      

Et maintenant, que va-t-il se passer à Hollywood après l'affaire Weinstein ?

Tous les jours ou presque, l'Amérique se réveille avec un nouveau cas, des têtes tombent alors qu'en France le silence est, disons, pesant. Pour évoquer ce qui sera encore, souhaitons-le, à la Une en 2018, depuis New York où elle vit et travaille, la journaliste française Sandra Muller, qui a lancé le #balancetonporc, observe les premiers actes, symboliques pouir l'instant :

"A la cérémonie des Golden Globes les femmes viendront habillées en noir, ce qui prête à polémique, dit-elle. Rose McGowan, une des fondatrices du mouvement #metoo s'en est prise à Meryl Streep, car si les femmes qui ont joyeusement travaillé pour le monstrueux porc (Harvey Weinstein)  manifestent ainsi en silence, justement, le silence est le problème".

Quant à la France, Sandra Muller estime que c'est l'omerta qui règne : "J'ai été attaquée par Catherine Deneuve parce que, soit-disant, c'est de la délation, alors que justement Isabelle Adjani a dit que ce genre d'initiatives avait toute sa place dans la société". 

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