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Cinéma week-end. "La communion", de l’imposture à la rédemption

Le réalisteur Jan Komasa signe un thriller haletant sur fond de Pologne rurale et catholique.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"La communion" de Jan Komasa (Bodega Films)

Jan Komasa est l'un des brillants cinéastes de la Pologne contemporaine, celle qui est malmenée par le pouvoir ultra-conservateur dans un pays où le poids de la religion est encore conséquent.

C'est dans un village reculé, traumatisé par un fait divers récent qui a divisé la communauté que Daniel arrive, jeune délinquant au lourd passé criminel. Saisissant une opportunité fortuite, il se fait passer pour prêtre et remplace le curé malade, Daniel se révèle dans ses prêches, exalté, illuminé, il apparaît comme celui qui pourrait réconcilier ce village divisé.  

Daniel est comme l'aube d'une journée qui n'a pas encore commencé

Jan Komasa

Film de genre, thriller basé sur le mensonge, La communion ausculte une microsociété marginalisée par la modernité. Bigoteries, lâchetés, ces êtres blessés sont malgré tout observés avec humanité. Le personnage charismatique de Daniel porte en lui les fêlures et les espoirs de ces naufragés de l'époque, c'est Bartosz Bielenia qui l'incarne, révélation du film, formé à l'école du grand metteur en scène de théâtre Krzysztof Warlikowski. Daniel est-il un simple imposteur ou est-il touché par la foi ? Jan Komasa laisse le choix au public.    

Monos d’Alejandro Landes  

Le réalisateur colombien s'inspire de la guerre contre les Farc dans son pays, mais son film évoque tous les conflits dans lesquels sont embrigadés des enfants soldats. Il ne donne pas de repères temporels ou politiques. Sa tribu, des adolescents qui découvrent que la guerre n'est pas un jeu, sont chargés de garder une otage occidentale quand un événement imprévu les oblige à fuir dans la jungle. Ces gamins, balancés entre leur innocence et la violence de leur fonction, expérimentent les lois de la vie, défient la mort dans des jeux chamaniques. Monos est un film organique, tourné dans des paysages à la beauté sidérante.

C'est un film qui s'adresse autant au ventre, à la peau qu'à la tête

Alejandro Landes

La force des images embarque le spectateur dans une noirceur enivrante et Alejandro Landes signe une œuvre très personnelle, depuis Apocalypse Now le cinéma avait rarement aussi bien approché le récit mythologique. C'est Mica Levi qui a composé la musique de Monos, très tendance à Hollywood. L'anglaise venue de l'électro a été révélée au cinéma par ses BO de Under the Skin de Jonathan Glazer et de Jackie de Pablo Larrain.    

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