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Cinéma week-end. "Rafiki", l'amour contre la censure

Dans "Rafiki", Wanuri Kahiu raconte une histoire d'amour entre deux femmes, film remarqué à Cannes mais censuré au Kenya.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
"Rafiki" de Wanuri Kahiu (Météore films)

Rafiki, le film kényan pro-LGBT est finalement projeté pendant sept jours à Nairobi et il fait salle comble. Le long métrage de la réalisatrice Wanuri Kahiu est sorti cette semaine en France. 

L'homosexualité est toujours illégale au Kenya

Et même si Rafiki n'est en rien militant, il a révulsé les autorités du pays. Mais la réalisatrice se bat et a obtenu par décision de justice que son film soit projeté une semaine dans une salle de la banlieue de Nairobi, ce qui lui permettra, peut-être, d'être sélectionné aux Oscars.

Le plus important pour moi, c'était de montrer une histoire d'amour africaine

Wanuri Kahiu

L'histoire d'amour impossible entre deux jeunes femmes est menée avec énergie, dans une explosion de couleurs et de musiques, c'est un plaidoyer sincère pour la liberté d'aimer, et c'est cette candeur qui a sans doute suscité la violence des réactions archaïques et patriarcales.

Depuis l'invention du cinéma, la Révolution française a été portée près de 50 fois à l'écran

Un peuple et son roi de Pierre Schoeller se veut innovant en se plaçant du côté...du peuple. La révolution comme acte fondateur de notre rapport bien français à la politique, au pouvoir, Pierre Schoeller poursuit sa réflexion sur ces thèmes-là.

On se souvient de L'exercice de l'État en 2011. De la prise de la Bastille en 1789 à la décapitation de Louis XVI quatre ans plus tard, nous sommes avec une communauté humaine fictionnelle et les grandes figures de l'époque, Robespierre, Saint Just, Marat. 

Le verre en fusion est une métaphore de cette société encore malléable, imparfaite

Gaspard Ulliel

En suivant les débats passionnants de l'assemblée constituante, sur le sort qui sera réservé à Louis XVI, on pense évidemment aux conséquences de ce régicide qui nous hante encore, c'est ce qui est le plus réussi dans le film. Pierre Schoeller a parfaitement documenté son travail, le reste, avec le peuple, appartient à la fiction, entre lyrisme et métaphores.

Côté blockbusters américains, du bon et du moins bon

Kitsch et pas vraiment effrayant, La Prophétie de l'horloge, est une adaptation d'un best-seller de la littérature jeunesse. Un film d'Eli Roth, adepte du cinéma d'horreur, pas vraiment réussi malgré la présence de Cate Blanchett en sorcière séduisante mais pas vraiment convaincue par son propre rôle.  

Efficace et bien rythmé : L'ombre d'Emily de Paul Feig, qui signe un thriller comédie sur fond d'arnaque à la personnalité. Anna Kendrick et Blake Lively rodées aux échanges toniques dans Twilight et Gossip Girl font le job dans ce duo féminin. Une femme fatale carambouilleuse et une banlieusarde pas si naïve que ça, un beau gosse stupide, une touche sexy et des chansons françaises dans la BO pour faire chic.

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