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Laure Calamy, magistrale en mère courage

La comédienne Laure Calamy est de tous les plans du nouveau film d'Éric Gravel, "À plein temps", un film franceinfo.

Article rédigé par franceinfo, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
La comédienne Laure Calamy au 47e festival du cinéma américain de Deauville le 6 septembre 2021.  (DANIEL FOURAY / MAXPPP)

Julie est une mère divorcée, avec deux enfants, qu'elle a préféré élever dans un village en lointaine région parisienne, et elle se retrouve confrontée à une semaine de grandes grèves dans les transports, comme en 1995 ou 2007.

Chacune de ses journées ressemble alors à un parcours du combattant, il fait encore nuit lorsqu'elle part le matin, dépose ses enfants chez l'assistante maternelle, parvient à prendre l'un des rares trains qui circulent, avant de courir à nouveau pour arriver à l'heure dans un palace parisien, où elle travaille comme femme de chambre ; et de recommencer le même périple pour revenir chez elle à temps, alors qu'il fait déjà nuit, avec le risque permanent de perdre son emploi.  

Le réalisateur Éric Gravel a pensé et conçu son film comme un thriller, avec une musique électro qui fait monter la tension, et on stresse et transpire avec Julie, interprétée par une Laure Calamy à nouveau époustouflante. Elle est de tous les plans, la caméra serrée sur elle en permanence, et même sur son grain de peau ou sa respiration quand elle dort.  

Invitée de franceinfo cette semaine, Laure Calamy, récompensée par le César de la meilleure actrice en 2021 pour Antoinette dans les Cévennes, a rendu hommage au réalisateur : "Gravel me disait : je vais aller chercher ce qu'il y a en toi, mais ne donne pas trop, pas besoin, ça m'a passionnée de travailler comme ça, parce que j'avais l'habitude peut-être de faire des choses où j'extériorisais davantage, or là, c'est plus 'rentré', plus à l'intérieur, même si ça sort à certains moments, parce que quand même il faut bien que ça sorte (rires), qu'on évacue le trop, de tout ce qu'elle encaisse, ça m'a passionnée."

"C'est un film social, mais avec une grammaire de film d'action, qui nous emporte, et qui moi m'a emportée dans cette aventure."

Laure Calamy

à franceinfo

Notre-Dame, la vraie star du film de Jean-Jacques Annaud  

En salles également depuis mercredi, Notre-Dame brûle de Jean-Jacques Annaud. Une fiction aux faux airs de documentaire autour du grand incendie de la cathédrale parisienne le 15 avril 2019. L'idée du film est venue de Jérome Seydoux, le patron de Pathé, et le milliardaire François Pinault a cofinancé le projet.

Une bonne partie du budget a été utilisé pour reconstituer le feu et ses nombreux dégâts à l'intérieur de l'édifice, pour un résultat souvent impressionnant, grâce aussi aux technologies IMAX pour l'image, et ATMOS pour le son.  

La plupart des comédiens ne sont pas connus du grand public, sans doute par souci d'identification, et surtout parce que la vraie star du film, c'est bien Notre-Dame elle-même, comme le reconnaît le réalisateur lui-même :  

"Tout ce qui m'a motivé au départ, c'est la structure même du scénario, j'ai une grande star, qui est menacée par le plus charismatique des démons. Vous avez un bon et un méchant. Vous avez une star immensément connue qui est en train de mourir, et les secours n'arrivent pas, donc en quelque sorte ses médecins n'arrivent pas."

"Le feu est un acteur extrêmement puissant, parce qu'il est absolument charmant quand il s'agit de nous éclairer la nuit et de nous réchauffer, et redoutable quand il nous carbonise. Donc c'est un acteur très pervers, très fascinant pour jouer le méchant de service, et je peux vous dire qu'il est très photogénique."  

Jean-Jacques Annaud

à franceinfo

Notre-Dame brûle est un film étonnant, une œuvre étrange même, qui mélange plusieurs genres. Parfois on est même pas loin du ridicule, comme lorsqu'une larme coule sur le visage d'une statue de vierge. Mais, sorti sur 700 écrans, et bénéficiant d'une importante campagne promotionnelle, le film devrait normalement être un succès.  

L'Histoire de ma femme d'Ildikó Enyedi

Enfin, ce n'est pas le film dont on a le plus entendu parler lors du dernier festival de Cannes, où il était en compétition, mais il est aussi sorti cette semaine : L'Histoire de ma femme, de la réalisatrice hongroise Ildiko Enyedi, avec Léa Seydoux, Louis Garrel, et la révélation néerlandaise, Gijs Naber, dans le rôle d'un marin.

Adaptation d'un roman qui nous raconte l'effritement d'un couple au fil des années, le film souffre de sa longueur, 2h49 tout de même, mais propose aussi des choses parfois magnifiques, avec un style classique et même à l'ancienne, et une photo et des couleurs superbes.    

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