Roms : la nouvelle vie des Boti
Leur histoire ressemble à celle de tous les Roms de Roumanie venus tenter leur chance en France. Sauf que la leur se finit bien.
Misa ne s'en cache pas : à son arrivée il n'avait rien. Parce qu'il ne parlait pas français, il a d'abord mendié pour survivre. Plusieurs fois expulsé, il a tenu bon. Quand il a réussi à trouver un travail, il a fait venir sa femme, Veronica, et leur fille, Izabella, aujourd'hui âgée de 17 ans.
Je me souviens encore quand on est arrivés sur notre premier terrain. J'étais paniquée. J'ai demandé à ma mère : "C'est là qu'on va vivre, maman ?". Elle m'a dit oui. Et j'ai pleuré.
Izabella se rappelle, quand elle était à l'école primaire et au collège, ces soirs d'hiver où il fallait faire ses devoirs à l'école. Impossible de les faire dans le camp une fois la nuit tombée : il n'y avait pas d'électricité.
"Il faut savoir être patient ", affirme Micha. "Il faut garder l'espoir. Toujours bien présenter, envoyer ses enfants à l'école, chercher encore et encore du travail. Quand on est un honnête homme, on a sa chance en France". Aujourd'hui Veronica travaille comme femme de ménage. Lui est assistant monteur dans une entreprise qui fabrique et répare des ascenseurs. Depuis quelques mois, il est en CDI.
Ce jour-là, dans leur trois pièces d'une cité de Rosny-sous-Bois, le petit neveu Samuel, 13 ans, est de passage. Il a passé la plus grande partie de sa vie en France. Il n'imagine pas aller vivre en Roumanie. "Mon futur et mon job, je les vois ici et pas ailleurs" , confie t-il. L'adolescent est très lié à sa cousine. Ensemble, ils partagent une passion : la danse. Izabella est une célébrité dans la communauté Rom d'Ile de France. Elle est, depuis toute petite, l'une des figures d'une troupe de danse "gitane" montée dans le campement. Même si elle a quitté le camp, elle y retourne souvent pour danser et entraîner d'autres jeunes filles. Son coeur et certaines de ses amies d'enfance sont toujours là-bas. Aujourd'hui en première, elle espère avoir son bac et devenir comptable.
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