Colombie : la COP16 sous haute surveillance, après la menace d'une guérilla

À Cali, la Conférence des Nations unies sur la biodiversité débute, lundi, avec un dispositif de sécurité impressionnant, en raison de la mise en garde d'une faction dissidente des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Article rédigé par franceinfo - Najet Benrabaa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un militaire colombien patrouille dans les rues de Cali, avant la COP16, le 10 octobre 2024, en Colombie. (JOAQUIN SARMIENTO / AFP)

En Colombie, la menace d’une guérilla plane sur la sécurité de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité, la COP16, alors que l'événement ouvre ses portes lundi 21 octobre 2024, à Cali. C’est le premier rendez-vous de la communauté internationale depuis l’adoption en 2022 d’une feuille de route sans précédent pour sauvegarder la nature, dont l’application peine à porter ses fruits. Le groupe qui se fait appeler l'État-major central (EMC), la plus grande faction dissidente de l'ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), s’est exprimé il y a une semaine en recommandant "aux délégués de la communauté nationale et internationale de s'abstenir d'assister" à la COP16, promettant qu'elle serait un "fiasco".

Cette déclaration est survenue après une attaque militaire du gouvernement colombien dans la région du Cauca, la région voisine de celle où s’organise la COP16. L’armée colombienne a en effet lancé une offensive contre la guérilla. Plus de 1 400 hommes ont été envoyés pour reprendre le contrôle d’un village qui était aux mains du groupe de dissidents Farc. Il s’agirait même du principal bastion de l’état-major central. Rapidement, les autorités ont voulu rassurer, comme Alejandro Eder, le maire de la ville de Cali : "Nous avons doublé le nombre de policiers à Cali, nous avons renforcé la sécurité dans toute la région et autour de Cali. Nous sommes plus que prêts. Et je dirais aux Français, aux Européens, aux Américains, aux étrangers, qui nous écoutent, que le seul risque que vous prenez en venant à Cali, c’est celui de vouloir y rester."

Quelque 11 000 policiers et soldats mobilisés

Au total, 11 000 policiers et soldats colombiens ont été déployés à Cali et dans sa région. Ils seront également soutenus par du personnel de sécurité de l'ONU et des États-Unis. Pourtant, le président colombien, Gustavo Petro, a tout de même montré des signes d’inquiétude vendredi 18 octobre 2024. Il a fait part de sa "nervosité" concernant la sécurité de la COP16, alors qu’au départ, il était le plus confiant. La semaine dernière, la mise en place des derniers préparatifs du dispositif de sécurité à Cali était impressionnante : deux policiers à chaque coin de rue, soit presque tous les 50 mètres. Tout le centre-ville est quadrillé de jour, comme de nuit. Le dispositif prévoit deux zones d’accueil différentes. Dans le centre-ville de Cali, ce sera la zone verte, ouverte au public pour des activités, comme des conférences et des foires artisanales.

La zone bleue, qui se trouve en dehors de la ville de Cali, près de l’aéroport, concentrera l’ensemble des réunions et conférences de la COP 16 dans les salons du Centre d’événements de la Vallée du Pacifique. C’est le deuxième espace événementiel le plus grand et le plus moderne de la Colombie. Là, il n’y aura que des professionnels des problématiques autour de l’environnement et de la biodiversité, les représentants de chaque pays et les journalistes. Tout le bâtiment est quadrillé par les policiers et les soldats. Les checkpoints autour sont légion, on ne peut s’approcher du bâtiment sans y être autorisé.

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