En Suède, de plus en plus d'hommes ont recours à la vasectomie
Il y a plusieurs cas de figure, mais dans la grande majorité des cas, en Suède, les hommes qui optent pour la vasectomie ont eu des enfants et ne souhaitent plus en avoir. Ils choisissent surtout de ne plus infliger la pilule à leur compagne, pour leur épargner les nombreux effets secondaires et néfastes. Ils se tournent ainsi de plus en plus vers cette opération avec la préoccupation première d'une égalité homme-femme, un domaine dans lequel les Suédois s’illustrent particulièrement.
Patrick a 34 ans. Il y a trois ans, il a décidé d’assumer ses responsabilités et de passer sous le bistouri : "Il y a déjà tant de 'merdes' que vous les femmes subissez, donc si on en a fini avec les enfants, nous les hommes, on peut bien faire notre part, déclare-t-il. Ça donne aussi une grande liberté. Moi et ma femme, on a maintenant une vie sexuelle fantastique. On n’a pas à s'inquiéter de grossesses non voulues par exemple. Les sautes d’humeur que lui provoquait la pilule, tout comme l’acné, c’est terminé. Elle est contente, je suis content, tout le monde est content !"
Stérilisation ou contraception chez les jeunes ?
Un certain tabou et même une désinformation à propos de la vasectomie persistent. Mais c’est justement ce qui est en train de changer en Suède. De nos jours, les vasectomies peuvent se faire en ambulatoire et ne représentent pas une intervention particulièrement difficile. L’opération peut même parfois être inversée. Elle a donc moins le caractère irréversible qu’on lui prête généralement.
Si subir une vasectomie bouscule le concept que certains hommes ont de la masculinité, Patrick rappelle que "la vasectomie c’est une stérilisation, pas une castration ! On a toujours autant de libido, on est exactement la même personne ! Mais je remarque que beaucoup d’hommes lient leur masculinité à leur fertilité, ils se disent 'mais attends, si je suis stérile, est-ce que je suis encore un homme ?' Ils sont très inquiets du regard des gens."
En Suède, la part de gens plus jeunes qui choisissent de subir une vasectomie a augmenté. Les motivations sont bien différentes de celle de Patrick. Pourquoi introduire un enfant dans le monde dans lequel on vit ? C'est la question que certains Suédois se posent aujourd’hui. La pandémie, l’inflation, la guerre aux portes de la Suède, le réchauffement climatique, voici les raisons souvent invoquées pour ne pas avoir d’enfant. À noter qu’en Suède, il faut avoir 25 ans ou plus pour pouvoir se faire stériliser. Si les chiffres ont doublé en 10 ans, c’est aussi parce qu’il n’y a toujours pas de réelle alternative contraceptive pour les hommes, estime une infirmière dans une clinique pratiquant les vasectomies.
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