Fast fashion : Shein accuse son concurrent Temu de plagiat

Rien de ne va plus entre les deux géants chinois, qui dominent à l'échelle mondiale l'ultra fast fashion. Un secteur extrêmement concurrentiel qui brasse des fortunes et qui a un impact désastreux sur la planète, alertent les ONG.
Article rédigé par Sébastien Berriot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Dans une plainte, Shein reproche à Temu d’avoir copié ses vêtements sur des photos dans le but d’attirer de nouveaux clients. Photo d'illustration. (STEFANI REYNOLDS / AFP)

C'est un secteur qui se développe à toute vitesse : l'ultra fast fashion, la vente de vêtements de mode à des prix très bas. Les deux sociétés chinoises, Shein et Temu figurent dans le top 10 des sites internet de e-commerce les plus consultés en France. Mais les deux géants sont engagés dans une nouvelle bataille judiciaire. Cette fois, cela se passe aux États-Unis et c’est Shein qui a lancé les hostilités en déposant à la fin du mois d’août une plainte contre son concurrent, pour non-respect de la propriété intellectuelle.

Shein reproche à Temu d’avoir copié ses vêtements sur des photos dans le but d’attirer de nouveaux clients. Ces accusations de plagiat semblent monnaie courante dans ce secteur de la fast fashion. Aujourd’hui, c’est Shein qui se retrouve avec le statut de victime, mais le géant chinois a lui aussi été accusé de copier les grandes marques comme Adidas ou H&M.

L'américain Amazon toujours en tête en France

Amazon est toujours en tête en France, mais l’Américain a du souci à se faire, car la progression de ses concurrents chinois est fulgurante, grâce à des prix cassés. Une politique de tout petit prix, parfois quelques centimes seulement pour acheter un t-shirt. Si Shein a fait sa force sur les vêtements, Temu ajoute sur sa plateforme de très nombreux autres produits, comme les jouets, la décoration ou encore de la high-tech.

9 000 tonnes de marchandises transportées chaque jour

"À côté, Amazon, ce sont des enfants de cœur", résume la porte-parole en France du collectif Stop fast fashion. Les deux nouveaux acteurs sont accusés de pousser à la surconsommation, avec des vêtements de très faible qualité qu’il faut sans cesse renouveler. Un impact sur l’environnement particulièrement désastreux. Tout est produit dans des ateliers en Chine et, comme il faut livrer le client le plus vite possible dans le reste du monde, ce sont des avions qui font en permanence des allers-retours entre Chine, Europe et États-Unis, l’équivalent, selon l’ONG Les Amis de la Terre, de 88 Boeing 777 qui sont mobilisés chaque jour pour transporter 9 000 tonnes de marchandises.

Il y a aussi les mauvaises conditions de travail dans les usines chinoises, même si Shein explique avoir effectué un gros travail de remise à niveau et de formation dans les ateliers. En Europe et notamment en France, des règles sont progressivement mises en place pour essayer de limiter le développement de ces commerçants d’un nouveau genre, mais sans réel succès pour le moment.

Après la publication de cet article, Temu, via l'agence qui gère ses relations publiques en France, a dénoncé "l'audace incroyable" de son concurrent Shein qui, selon lui, "ose accuser d'autres entreprises de la même conduite répréhensible pour laquelle ils sont sans cesse attaqués en justice."

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