Crimes à bronzer : “L'étage des morts” d'Hugues Pagan
Corruption des élites, amitié indéfectible, désespoir croissant, rédemption toujours mais sacrifice obligatoire. Voilà la petite musique de L'étage des morts d'Hugues Pagan, véritable blues littéraire en milieu policier. Hugues Pagan, ex-inspecteur divisionnaire, s'est d’ailleurs reconverti dans le polar pour se guérir de ses années poulaga. A la manière d’un James Ellroy ou d’un Michael Connelly avec le LAPD de Los Angeles, Hugues Pagan dévoile les coulisses de cette administration en tirant le portrait d’un chef de groupe nuit, sorte de cow-boy solitaire bringuebalant sa déprime dans les rues de Paris.
L'Etat-major
Une lente descente aux enfers portée à l’écran par Gilles Béhat sous le titre de Diamant 13 . L'étage des morts c'est un jeu de mot raté selon son auteur sur l’État-major, la voix qui, la nuit, envoie les officiers de police judiciaire sur des affaires plus ou moins glauques. L'étage des morts prend justement le pas d’un flic de la 13ème division nuit de la police criminelle. Son ami de toujours travaille, lui, chez les stups, mais il trempe depuis quelque temps dans des affaires louches. L’amitié est plus forte que la moralité, et quand l’ami de toujours ira trop loin, beaucoup trop loin, le héros désabusé de L'étage des morts franchira la ligne jaune. Incorruptible mais malheureux.
Une nuit où l’on aime à se perdre, une société dominée par le fric et la corruption des collègues, une femme aimée jadis, la fidélité à la mémoire de son seul ami qu’on ne veut pas trahir... Difficile de lâcher un roman au style envoûtant où les personnages font toujours face à des choix impossibles. Un blues qui prend aux tripes à la vie, à la mort. L'étage des morts d'Hugues Pagan est disponible aux éditions Rivages/Noir.
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