Crimes à bronzer : "Le Nom de la rose" d'Umberto Eco
Pourquoi, 32 ans après sa traduction française, Le Nom de la rose demeure-t-il ce monument du polar médiéval difficile à lâcher une fois en main ? Chronique historique, intrigue policière, jeu littéraire, bataille liturgique, ce premier roman d'un professeur italien de 50 ans, Umberto Eco, a su mélanger les codes narratifs avec audace et malice, tout en proposant une puissante dénonciation du fondamentalisme et des interdits. Sept chapitres représentent le nombre de jours et d'étapes de l'enquête ainsi que le nombre approximatif de morts. Le film de Jean Jacques Annaud en 1986 suivra pas à pas ces sept jours de thriller moyenâgeux. 1327. Dans une abbaye bénédictine située entre la Provence et la Ligurie, admirée de tout l'Occident pour la richesse de sa bibliothèque, un moine est retrouvé assassiné. À la demande de l’Abbé, l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville, un franciscain, va mener l’enquête secondé par son jeune secrétaire, le novice bénédictin qui conte cette histoire.
Conan Doyle chez les curés
Un moine écrasé au pied d’un escarpement, un autre cadavre dans une bassine contenant le sang des cochons, un troisième est retrouvé noyé. Le Nom de la rose , c’est donc Conan Doyle chez les curés. Guillaume de Baskerville a pour lui un sens de la déduction digne d'un Sherlock Holmes. Quant à son secrétaire, c’est une version rajeunie de Watson. Élémentaire, mais redoutable. En l’espace d’une semaine, l’abbaye bénédictine d’habitude si calme et sa bibliothèque généralement si studieuse, vont devenir le centre d’une enquête aussi policière que théologique. Étonnante fusion de chronique médiévale, d’intrigue policière, de documentation historique, Le Nom de la rose cache aussi le secret de son succès dans sa dénonciation de l’obscurantisme religieux et politiques, un plaidoyer pour la liberté et la sagesse.
Le Nom de la rose est disponible chez Grasset.
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