Crimes à bronzer : "Misery" de Stephen King
C’était encore au temps où la critique cataloguait Stephen King comme un aimable faiseur. 1989, “Misery” sort en France et pour les fans de l’écrivain américain, estampillé maitre du suspense, c’est une nouvelle claque adaptée au cinéma en 1990. “Misery”, c'est le nom de l'héroïne romantique qui a déjà rapporté des millions de dollars au romancier Paul Sheldon à coup de best-sellers bien calibrés.
Mais un jour, il en a assez. Et comme sir Conan Doyle avec Sherlock Holmes, il fait mourir sa Misery Chastain, au grand dam des fans de la belle. Son désir désormais, écrire le " vrai " roman dont il rêve depuis des lustres, loin des bluettes de “Misery”. Il s’enferme alors dans un hôtel du Colorado, en finit avec sa poule aux œufs d’or en quelques centaines de pages, puis boit quelques coups avant de prendre la route. Pris dans une tempête de neige, l’accident ne tarde pas. Lorsqu'il reprend conscience, Paul Sheldon est allongé sur un lit qu’il ne reconnaît pas, ses jambes ont été broyées dans l'accident. Annie débarque dans la chambre, elle affirme l’avoir sauvé et coïncidence ou presque, c’est une fervente admiratrice de… “Misery”. Au fil des jours, elle finit par lire le dernier volume de la série des Misery et découvre la mort de son héroïne préférée. L’odieux chantage commence alors, la folie froide, elle abandonne Paul pendant deux jours. De soif, de faim, de douleur, un effrayant duel sadique se met en place, Annie forçant l’écrivain à brûler le manuscrit de son dernier roman et à commencer un nouveau volume des aventures de Misery pour ressusciter la belle. Ni monstres ni fantômes, dans “Misery,” l’horreur est humaine, trop humaine, un terrifiant huis clos où le lecteurs est tout comme lé héros pris au piège. D’un côté, un homme cloué au lit, dépendant entièrement des volontés d'une psychotique, de l’autre ses pensées auxquelles on s’accroche comme une bouée. “Misery” de Stephen King est disponible chez Albin Michel.
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