Aux Etats-Unis, du matériel scolaire à l'épreuve des balles pour protéger les élèves en cas de fusillade dans les écoles

Ces dix dernières années, 230 fusillades ont eu lieu dans des établissements scolaires aux Etats-Unis. Les exercices d’évacuation sont devenus la routine des élèves, même des tout petits. Pour les protéger, des fabricants ont présenté récemment, à l'occasion d'un salon, des équipements inédits : un sac à dos licorne (ou dinosaure), avec une plaque blindée au fond pour protéger l’enfant quand il l’a sur le dos ; un classeur avec sa sangle qu’on accroche autour du cou et qui fait pare-balles ; ou encore le porte bloc-notes, blindé lui aussi, pour l’enseignant, avec un motif palmier derrière pour ne pas affoler les élèves en face de lui.

Ces produits sont censés sauver des vies, mais certains sont tellement petits qu’on imagine mal comment ils peuvent être efficaces : un fabricant a même conçu une trousse en matière prétendument à l’épreuve des balles (185 dollars), que l’enfant est censé mettre devant sa tête en cas de fusillade. Il y a aussi un sweat à capuche, blindé, à 450 dollars. Le créateur promet de vous le remplacer gratuitement si vous vous faites tirer dessus, à condition de fournir le rapport de police.

Un autre fabricant a imaginé un abri dépliable, qui est dans un coin de la classe et que le professeur peut tirer et déployer en moins de quatre secondes, d’après ses concepteurs. Il permet de protéger toute la classe, jusqu’à 18 enfants, des tirs d’un fusil d’assaut. Coût de cette chambre forte : 60 000 dollars. Un district scolaire de l’Alabama en a déjà acheté deux.

Sans oublier les films transparents anti-souffle, à mettre sur les vitres de la salle de classe pour éviter les projections d’éclats de verre. Commentaire de la présidente de la Fédération américaine des enseignants, face à tous ces équipements : "Armez-nous de livres et de conseillers, pas de gilets pare-balles !"