Climat : Gus, un manchot empereur, perdu 3400 kilomètres trop au Nord, débarque sur une plage australienne
C'est l'histoire d'un réfugié climatique d'un genre un peu particulier. Ce manchot empereur d'environ un mètre de haut est sorti, seul et famélique, des flots de l'océan Indien, sous les yeux médusés des surfeurs qui remontaient leurs planches. Rien à voir avec les pingouins beaucoup plus petits qui vivent sur les côtes australiennes, impossible de se tromper. Celui-ci a bel et bien parcouru plus de 3 400 kilomètres, plein nord, pour venir depuis son milieu naturel, la banquise de l'Antarctique.
Sur la plage, les surfeurs racontent qu'il s'est fait un brin de toilette en regardant les passants le regarder, pas effrayé pour deux sous. Il a tenté une glissade sur le ventre... et c'est sans doute quand il s'est retrouvé le bec planté dans le sable qu'il a compris qu'il avait nagé un peu plus loin que d'habitude.
Victime de la fonte accélérée de la banquise Antarctique
Comment et pourquoi un manchot empereur peut-il parcourir de telles distances ? C'est là que ça devient un peu moins drôle. Selon les experts cités dans la presse, les manchots empereurs sont victimes de la fonte accélérée ces dernières années de la banquise du pôle Sud. Les colonies s'amenuisent, elles ont énormément de mal à se reproduire, et les jeunes manchots, qui sont d'un naturel explorateur, ont tendance à aller toujours plus loin pour trouver de la nourriture.
En l'occurrence, Gus, puisque c'est le surnom qui lui a été donné en Australie, a certainement dérivé à la recherche de poissons dans un courant marin qui l'a emmené bien trop au nord. Jamais un manchot empereur n'avait été signalé à une latitude aussi septentrionale.
Les manchots empereurs menacés d'extinction d'ici 2100
Pour le moment, l'équipe d'un refuge pour animaux sauvages australien est aux petits soins avec lui, le temps qu'il se remplume : il lui manquait environ 20 kilos, la moitié de son poids, à la fin de son périple. Ensuite, le plus probable, c'est que Gus ne revoie jamais les rives glacées de l'Antarctique : il risquerait d'y ramener des germes humains dangereux pour ses congénères.
Au rythme où vont les choses, on considère que les manchots empereurs sont menacés d'extinction d'ici l'an 2100. Alors, une proposition : nommons Gus ambassadeur du climat, et envoyons-le à Bakou, à la COP29. Il saura peut-être mieux convaincre nos dirigeants de l'urgence d'agir vraiment contre le dérèglement climatique.
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