En Allemagne, les compagnies aériennes low cost en guerre contre l'augmentation des taxes d'aéroport
Depuis une augmentation en mai 2024, la taxe d'aéroport est passée en Allemagne de 12 à 15 euros par billet pour un vol en Europe, et de 56 à 70 euros pour un long-courrier : une hausse de 25%.
Un exemple : pour un Airbus A320 avec 150 passagers à bord à destination d'un pays de l’Union européenne, une compagnie doit verser 4 400 euros à l’Etat allemand. C’est deux fois plus qu’en 2019 et surtout quatre fois plus que dans d’autres pays européens. La Fédération allemande du transport aérien a fait ses calculs : les compagnies paient en moyenne 30 euros de taxe par passager à Berlin, 22 euros à Paris, 14 euros à Rome et 4 à Madrid.
Plusieurs centaines de dessertes aériennes vont disparaître
Dès l’été prochain, Ryanair va se retirer, purement et simplement, de trois aéroports allemands : Dortmund, Dresde et Leipzig. La compagnie irlandaise va aussi réduire de 60% son offre à Hambourg et de 20% à Berlin. Il n'y aura plus de vols à destination de Riga, de Luxembourg, et de Bruxelles. Au total, 22 liaisons disparaissent, ce qui représente la perte de près de deux millions de sièges.
De son côté, Eurowings, la filiale à bas prix de Lufthansa, va supprimer plus de 1 000 vols au départ et à destination de Hambourg, l’aéroport le plus touché. Fini par exemple le Hambourg-Cologne trois fois par jour, très apprécié par les voyageurs d’affaires.
Ces fermetures de lignes confirment une tendance amorcée depuis quelque temps déjà. Easyjet, Wizzair, ont déjà réduit leur présence outre-Rhin. En 2023 les compagnies à bas prix proposaient 485 liaisons différentes au départ de l’Allemagne, il en reste 466 aujourd’hui. Les compagnies préfèrent se redéployer en Suède, Italie, Hongrie et Pologne, où les taxes sont moins élevées.
Le trafic aérien à la peine en Allemagne depuis la crise sanitaire
Alors que dans de nombreux pays européens le trafic aérien a retrouvé, voire dépassé, son niveau d’avant la crise du Covid, en Allemagne les aéroports accueillent 14% de voyageurs de moins qu’en 2019. Dans l’Union européenne, seules la Finlande et la Suède font moins bien.
Cette situation préoccupe le patron de Lufthansa, inquiet, dit-il, "pour l’attractivité de l’Allemagne". Les compagnies réclament au gouvernement une baisse des taxes, sinon les prix des billets pourraient flamber encore davantage. Car qui dit moins de vols dit moins de concurrence : les autres compagnies risquent donc d’augmenter leurs tarifs.
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