En Belgique, une polémique linguistique déclenchée par un "Bonjour" en région flamande
Il y a quelques semaines, un chef de bord lance à la cantonade, dans un wagon, un "Goeiemorgen" flamand suivi d'un "Bonjour" en français. Or à ce moment-là, le train à destination de Bruxelles se trouve encore en région flamande : selon les règles en vigueur, le contrôleur est censé n'y utiliser que le néerlandais. Manque de chance : il tombe ce jour-là sur un passager flamand pour le moins pointilleux, qui lui fait remarquer qu'on "n'est pas à Bruxelles ici. Ce n'est pas une zone bilingue". Et ce passager mécontent a ensuite porté plainte auprès de la Commission permanente de contrôle linguistique pour non-respect des règles dans un transport public.
L'histoire a rappelé à tout le monde que la législation linguistique est très tatillonne dans le royaume, pour les institutions publiques. En Wallonie, on parle français ; en Flandres uniquement en néerlandais. Et à Bruxelles, seule zone bilingue, les annonces sont dans les deux langues mais avec des subtilités : à la gare du Nord, c'est toujours le néerlandais en premier quand à la gare du Midi c'est toujours le français en premier. Quant à la gare centrale, c'est celle du compromis puisque l'ordre y change toutes les semaines pour contenter tout le monde.
La SNCB plaide pour plus de souplesse dans l'application de la réglementation
Le débat est même remonté jusqu'à la Chambre des députés, parce que ces histoires de langue sont tout sauf anodines dans un royaume bilingue. Les néerlandophones ont longtemps cru que leur langue allait se faire manger par le français. Le député Sammy Mahdi, président des chrétiens-démocrates flamands et parfaitement francophone, a expliqué au micro de RTL Info que "le français est une langue mondiale, beaucoup plus répandue. Si on n'investit pas dans le néerlandais, si on précise qu'il faut apprendre le néerlandais, au final on parle surtout le français."
Une "histoire belge", a commenté le journal La Dernière Heure… Un vrai "marqueur culturel", a renchéri un chroniqueur de la RTBF (la radio publique francophone), poursuivant : "Nulle part au monde un type ne va déposer plainte pour un 'Goeiemorgen, Bonjour', sauf chez nous !" Une bonne nouvelle pour terminer : le contrôleur ne sera pas sanctionné.
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