En Syrie, le gouvernement de transition rassure la communauté chrétienne d'Alep
En Syrie, plus exactement dans la ville d'Alep, la deuxième ville du pays, comptait avant la guerre une importante communauté chrétienne. Celle-ci craint aujourd’hui d’être sous la loi des islamistes et juge les premiers pas du gouvernement de transition.
Il y a encore beaucoup de méfiance. C'est pour cette raison que, mardi 24 décembre durant la messe de noël, à la cathédrale Saint-François-d’Assise, il y avait un service de sécurité afin de protéger les fidèles. Les nouveaux dirigeants syriens n’ont pas interdit les offices, les cloches ont sonné et l'on a pu voir dans la ville quelques illuminations.
En réalité, ces derniers ont soigné leur approche en rencontrant, plusieurs fois, les responsables des différentes confessions afin de les rassurer : grecs orthodoxes, grecs catholiques, les maronites, les Assyriens, chaldéens. Pour Denys Antoine Chahda, l’archevêque de l’Église catholique syrienne, cela a plutôt bien marché. Il les a trouvés "très attentifs et bien préparés, une barbe respectueuse avec une chemise et un pantalon. Ils ne sont pas comme les Afghans, ils sont venus bien préparés, Nous espérons qu'ils vont réaliser quelque de nouveau." Les rebelles ont aussi demandé aux évêques de les prévenir immédiatement en cas d’exaction de la part des combattants.
De l'espoir pour l'avenir
Un risque demeure, malgré tout, qu'ils se fassent déborder par des groupes islamistes issus de leurs propres rangs, à l’instar de ceux qui, dans la foulée de la libération d’Alep, ont saccagé deux magasins qui servaient de l’alcool. Les rebelles sont, ensuite, repassés pour expliquer aux propriétaires que ce n’était pas interdit.
Les chrétiens jugent positivement le fait que les nouvelles autorités aient exigé la dissolution des groupes armés. Yoachim Skiff, un ancien professeur de français, va dans ce sens. "C'est ce qui nous donne un peu d'assurance pour l'avenir. L'Europe et les autres pays attendent des actes et non des paroles", affirme-t-il.
"Je crois que les choses vont s'établir comme il faut, mais avec le temps."
Yoachim SkiffFranceinfo
Les chrétiens cherchent principalement la stabilité pour que reviennent ceux qui, de guerre en guerre, ont fini par déserter le pays. Avant 2011, il y avait environ 200 000 chrétiens à Alep, ils ne sont, aujourd'hui, plus que 25 000.
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