Restauration de Notre-Dame : "Tour de force", "moment d'espoir"... les louanges de la presse étrangère
En 2019, tous les médias, ou presque, se moquaient d'Emmanuel Macron, qui se donnait 5 ans pour reconstruire la cathédrale Notre-Dame. Aujourd'hui, alors que la cérémonie officielle de réouverture se tiendra en grande pompe samedi 7 décembre, ils se pâment d'admiration. Un "tour de force (...) qu'aucun autre pays n'aurait pu réaliser" se permet même l'hebdomadaire britannique The Economist, qui décrit une restauration réalisée "avec une grande habileté dans les délais et le budget impartis", alors même que cette "France magnifique est embourbée dans une profonde crise politique".
La résurrection de Notre-Dame plonge nos voisins dans un lyrisme quasi extatique qui n'évite pas les clichés. Même la Süddeutsche Zeitung, à Berlin - qui avait déjà présenté ses excuses au pays, il y a quelques mois, pour ne pas avoir cru au calendrier - a perdu toute notion de sobriété. “Un nouveau coq d’or scintille au sommet de la flèche, il étend ses ailes comme deux flammes vacillantes, écrit le quotidien, preuve que la cathédrale peut renaître de ses cendres tel le phénix”.
En Espagne, le verbe est tout aussi fleuri face à cette cathédrale "symbole de la capacité de l'humanité à surmonter l'adversité, moment d'espoir et de renouveau pour Paris, et pour le monde" assure El País, qui parle d"un phare" qui guidera les générations futures.
Tourisme ou spiritualité ?
D'autres tiennent aussi à rappeler qu'on parle d'un monument religieux. "Ne vous contentez pas de voir les pierres magnifiques. N'oubliez pas que ceci est un don de Dieu et pour Dieu" rappelait il y a quelques semaines l'archevêque de Paris.
Vaticannews propose un long entretien avec un philosophe autour de cette question : Notre-Dame risque-t-elle de perdre sa dimension spirituelle et d'être réduite au statut de haut lieu du tourisme mondial ? Rien de tout cela ne se joue dans les cérémonies inaugurales. Pour le savoir, il faudra encore attendre quelques décennies. "Cinquante ans", assure même Roger Pouivet.
La venue de Donald Trump diversement appréciée
En attendant, il y aura du beau monde pour l'inauguration : plus de 35 chefs d'États et de gouvernement seront présents, dont le président élu Donald Trump. Petite entorse au protocole, le futur 47e président des États-Unis n’ayant pas encore pris ses quartiers à la Maison-Blanche. Ce voyage sera pour lui l'occasion prendre le pouls de la vieille Europe. Le tableau n'est pas brillant, on ne sait même pas si Emmanuel Macron réussira à se présenter devant lui avec un nouveau Premier ministre.
Sa venue est diversement appréciée. Le journal allemand Der spiegel est d'ailleurs persuadé que Donald Trump, "l’Américain qui met la démocratie à feu et à sang" voudra "faire étalage de son autorité présidentielle", a fortiori dans un édifice aussi somptueux, quitte à éclipser son homologue français. "Qu’a donc fait cette merveilleuse église pour mériter cela ?"
Mais si Donald Trump vient voir Notre-Dame, c'est aussi parce qu'elle occupe une place singulière dans l'imaginaire des Américains. Parmi les visiteurs étrangers, ce sont eux les plus nombreux. Ce sont aussi eux qui ont versé le plus d'argent pour la restauration de la cathédrale : environ 75 millions d'euros sur les 850 récoltés au total.
Et il n'y a pas que des mécènes. Selon la French Heritage Society (FHS), un organisme américain, un couple qui s'est marié à Paris en 1994 et qui a profité pour visiter la cathédrale a versé 1994 dollars. Mais 60 % des donations sont des contributions de moins de 50 dollars. La messe du 11 décembre sera d'ailleurs dite pour ces généreux donateurs.
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