Ce qu'il faut savoir sur le transport aérien, qui se projete sur deux fois plus d'avions dans le ciel dans 20 ans
Alors que l'on apprenait mercredi 14 juin qu'avec le réchauffement climatique, les turbulences en avion seront de plus en plus fréquentes, il y aura selon Airbus, deux fois plus d'avions dans 20 ans, soit un peu plus de 46 000 appareils. Ils seront plus nombreux parce qu'il va falloir construire des avions plus économes en carburant, donc plus petits. Et qui dit plus petits dit plus d'avions, car dans le même temps, nous serons toujours plus nombreux à voyager.
>> Les compagnies aériennes prévoient 4,35 milliards de passagers en 2023
Par exemple en Chine, les vols domestiques devraient être multipliés par trois d'ici 2042 et par cinq pour les vols intérieurs en Inde. Tant pis si les avions sont déjà responsables de 3% des émissions globales de CO2 au bas mot, puisque selon plusieurs études, les avions pourraient contribuer en fait à 6% du réchauffement climatique en prenant en compte l’impact des traînées blanches sur l’effet de serre.
Des avions à moindre émission carbone ?
Le secteur de l'aviation s'est pourtant mis d'accord en octobre dernier pour atteindre la neutralité carbone en 2050... Zéro émission nette de carbone avec deux fois plus d'avions, cela semble paradoxal. Mais plusieurs pistes sont sur la table pour réduire la pollution aérienne. Il y a d'abord le développement des biocarburants, mais qui n'ont de bio que le nom, car ils restent de gros consommateurs de terres agricoles. Autre solution envisagée : l'avion électrique ou à hydrogène, mais il est encore difficile à produire en série.
Il y a la possibilité également d'acheter des crédits carbone. Les crédits carbone, c'est un peu comme lorsque vous buvez un soda light pour compenser après avoir mangé un gros burger ! Avec les crédits carbone, vous polluez, mais vous donnez en même temps de l’argent à une entreprise qui lutte contre la déforestation, par exemple. Là encore, la bonne volonté n'est pas garantie puisqu'il y a quelques jours, le Guardian a révélé comment la principale entreprise du secteur vend en fait davantage de vent qu'elle ne plante d'arbres.
La seule vraie solution pour redresser la barre, sur laquelle personne ne semble plancher sérieusement, c'est la réduction du trafic aérien. Alors avec ce communiqué d’Airbus qui nous prédit deux fois plus d’avions dans le ciel, on peut vraiment se demander s'il y a un pilote dans l'avion.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.