Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir de la COP27
Les dirigeants du monde entier défilent à partir de lundi 7 novembre à la COP27 en Egypte, sous pression pour renforcer leurs engagements climatiques face à un réchauffement qui s'emballe et apporter un soutien financier aux pays pauvres, qui en souffrent le plus.
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Cette Conférence sur les changements climatiques est donc la 27eme du nom. Et elle se tient pour la première fois en Afrique. 40 000 personnes sont attendues pendant 15 jours durant cet éternel rendez-vous de la dernière chance, grand-messe annuelle, barnum politique et diplomatique, né en 1995 d’un espoir : celui d’un grand mouvement international pour freiner le réchauffement climatique. Et, depuis, elle a bien grandi : de 37 pays à avoir ratifié le célèbre protocole de Kyoto en 1997, ils étaient 197 en 2015 à Paris. Presque tous les pays du monde prêts à œuvrer ensemble pour limiter à deux voire 1,5 degré le réchauffement climatique d’ici la fin du siècle.
Mais en grandissant, la COP est suis aussi devenue un peu schizophrène avec des objectifs toujours plus ambitieux, mais jamais tenus. Même la France a été condamnée par la justice pour ne pas avoir tenu ses promesses. Résultat : la COP devient un rendez-vous contournable, boycotté par des figures de l’écologie comme la très médiatique Greta Thunberg mais aussi des scientifiques de renom dénonçant l’influence des lobbies dans mon enceinte. Parfois instrumentalisée, ce rendez-vous se transforme peu à peu en grande "foire expo du climat" au cours de laquelle chaque pays, chaque entreprise met en avant ses slogans les plus concurrentiels d’émission zéro à telle ou telle échelle, et ses projets les plus fous pour aller capturer le carbone que la planète ne peut plus absorber avec des stands, des conférences, et des sponsors encombrants. Cette année, justement, le sponsor officiel est Coca Cola.
Or, la fameuse boisson est le plus grand pollueur plastique au monde, avec ses usines d’où sortent chaque année 100 milliards de bouteilles composées principalement de pétrole. Tout un symbole. Et pourtant, la COP reste aujourd’hui le seul espace de négociation mondial sur le climat. Et finalement, elle n’a jamais aussi bien porté bien son nom : la conférence des parties, toutes les parties, les Etats mais aussi la société civile et les entreprises. Chacune jouant sa partition, cherchant parfois à niveler par le bas mes ambitions, avec les optimistes et les pessimistes, ceux qui pensent qu’on ne peut pas se passer de ce rendez-vous et ceux qui trouvent qu'il ne va pas assez vite. Et si tous avaient raison ? Car face aux vents contraires et aux forces d’inertie, cette COP27 va continuer de négocier, renégocier et décrocher des accords in extremis, cette année encore et les suivantes. Parce qu'on n'a pas le choix. Qui sait à quoi ressemblerait le monde sans elle ?
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