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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir des 20% de l’eau distribuée en France perdue à cause des fuites de réseaux chaque année

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un robinet qui goutte à Toulouse, le 28 août 2022. Photo d'illustration. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

"La fuite en avant" : une étude de l’association de consommateurs UFC-Que choisir démontre les gigantesques volumes d’eau perdus chaque année, gaspillés à cause des fuites des canalisations en France. Une "gabegie économique et environnementale", selon les mots de l'association.

>> Fuites d'eau : un litre sur cinq perdu, c'est "plus de 4 milliards d’euros payés par les Français" selon UFC-Que Choisir

Alors que le gouvernement a récemment reconnu que la majorité de la France subira une nouvelle sécheresse cet été, on apprend qu’un litre d’eau sur cinq serait perdu à cause des fuites sur le réseau, soit un milliard de mètres cube par an, la consommation cumulée des agglomérations de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux et Nice, soit au total 18,5 millions d’habitants. Et dans certaines agglomérations, on parle même d’un litre d’eau sur 3 gaspillé...

A qui la faute ?

Et il faut bien admettre que les canalisations d’eau datent : elles ont été fabriquées dans des matériaux fragiles et sont clairement hors d’âge : entre 50 et 80 ans en moyenne. Cela fait donc un bail qu’il aurait fallu les remplacer. D’autant plus que le Grenelle de l’environnement a défini en 2012 un maximum légal de 15 % de fuites. Sauf qu’au rythme actuel des rénovations, il faudrait 150 ans pour remplacer la totalité du réseau.

Les petites villes sont celles qui ont le plus de difficultés à faire les travaux : elles n’ont ni les connaissances techniques, ni les moyens financiers de réparer les fuites. Il faudrait donc, selon l’UFC, régler la question du financement en taxant davantage les agriculteurs. L’association rappelle que les utilisateurs sont censés contribuer au financement du réseau en fonction de leurs pollutions et des volumes d’eau prélevés…mais que l’agriculture intensive, qui représente 48% des consommations nettes d’eau, ne contribue qu’entre 2 et 15% à la redevance prélèvement. 

En prenant en compte aussi les pollutions aux pesticides et aux nitrates, le manque à gagner est estimé par l’UFC à plus d’1 milliard et demi d’euros par an. Là encore, une histoire de pratiques hors d’âge et de fuite qu’il serait grand temps de réparer.

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