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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir des distributeurs automatiques de billets boudés par les Français

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Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un distributeur de billets le 18 décembre 2009. (MAXPPP)

Selon une étude publiée par le comparateur Panorabanques, les Français ne font plus qu’un seul retrait et demi d’argent liquide par mois. Autant dire une révolution par rapport à il y a encore quelques années. Mieux encore : 7% des personnes interrogées ne retirent même jamais d’argent liquide au distributeur automatique, quand elles n’étaient que 5% l’an dernier.

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Inexorablement, les cartes bancaires, le paiement sans contact, et même le paiement avec le téléphone portable font de la concurrence aux fameux "dab" ou "tirettes". D'autant plus que, depuis le Covid, les commerçants ne sont plus très nombreux à exiger un montant minimal. Et avec les problèmes de pouvoir d’achat, les Français évitent de dépenser de l’argent pour en retirer -  les fameux "frais de retraits déplacés", cette invention des banques qui peuvent facturer pour avoir utilisé un automate d’un autre réseau.

Mais, finalement, 7% des consommateurs qui ne font jamais de retrait, c’est toujours 93% d’autres qui, pour une raison ou une autre, ont parfois besoin de "cash", comme pour une brocante, le marché ou encore un pourboire.

Et paradoxe, il y a aussi beaucoup de Français qui regrettent la disparition des distributeurs automatiques de billets. Car cela cache une autre réalité : la désertification bancaire. Les distributeurs ne sont plus que 47 853 en France contre plus 55 000 en 2015. Au point que certaines communes rurales doivent investir pour s’acheter leur propre distributeur. Et ça ne va pas aller en s’arrangeant puisque plusieurs banques ont décidé de mettre en commun leur offre, pour "diminuer les frais pour les consommateurs". Ou la disparition de quelque 8 000 dab d'ici 2025.

Si la Banque de France se veut rassurante, affirmant que les suppressions seront concentrées en villes, les petites villes et les villages s’inquiètent. 10,6% de la population française réside déjà dans une commune privée de distributeurs, et de plus en plus de gens se retrouvent contraints de faire des dizaines de kilomètres pour retirer du liquide.

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