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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir sur les pigeons

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.

Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Pigeons sur les toits parisiens.  (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

C'est ce que l'on appelle un animal liminaire, qui vit près des hommes sans être domestiqué pour autant. Mal-aimé, le pigeon biset, ou pigeon des villes, à ne pas confondre avec le pigeon ramier plus présent à la campagne, a été domestiqué dès l’antiquité pour sa chair avant d'échapper au contrôle des hommes. Il prolifère depuis dans les villes où l’accès facile à des lieux de nichage lui permet de se reproduire toute l’année.

Le pigeon reste en couple avec la même pigeonne toute sa vie sans pour autant être très fidèle. Accusé d’abîmer les infrastructures, les églises et le métro avec ses fientes corrosives, et de véhiculer certaines maladies comme la salmonellose, il se retrouve sous la menace d'entreprises de "dépigeonisation", sollicitées par la plupart des villes françaises. Il est loin le temps où la France le décorait pour son rôle de messager pendant la guerre de 14-18. Contrairement aux noms d’oiseau qu’on lui  attribue souvent, comme imbécile, sot ou crétin, le pigeon est un animal très intelligent dont les capacités cognitives se rapprochent de celles des singes et des humains.

Des recours au gazage

L'association Zoopolis a d'ailleurs décidé de voler à son secours, en diffusant notamment des vidéos tournées dans la ville d’Asnières-sur-Seine. On peut voir sur les images le pigeon attiré dans des cages placées sur les toits, piégé, sans eau, sans possibilité de s’abriter. L'animal peut y mourir de soif, son cadavre étant alors abandonné sur le toit. En cas de survie, un employé l’emmène pour le gazer dans des caissons de CO2.

Si la mairie d’Asnières veut porter plainte contre l’entreprise à l’origine de ces méthodes, elles n’ont en réalité rien d’exceptionnel. Pour réguler la population, la plupart des communes ont recours au gazage, certaines font même tuer les pigeons la nuit au fusil silencieux par des chasseurs. Il existe pourtant des alternatives comme le pigeonnier contraceptif pour leur faire couver des œufs que l'on empêchera ensuite d'éclore. La méthode est déjà utilisée à Nice, Paris ou encore Clermont-Ferrand. Ces pigeonniers coûtent cher... mais notre condition animale ne mérite-t-elle pas un budget ?

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