En Dordogne, des fouilles archéologiques au château des Milandes révèlent des techniques d'embaumement entre le XVe et le XVIIIe siècle
Souvent associées aux temps anciens et à l’Égypte antique, les momies et les techniques d’embaumement ont, en réalité, été employées dans de très nombreuses cultures à travers le monde, et jusque récemment, y compris en Europe, notamment dans les familles nobles.
Des fouilles archéologiques récentes ont permis de mieux comprendre comment les corps sont embaumés. Des chercheurs viennent en effet de publier jeudi 14 novembre, dans la revue Scientific reports, le résultat de leurs découvertes au château des Milandes en Dordogne, construit au XVe siècle et connu pour avoir été le refuge de Joséphine Baker. Au total, 13 corps ont été exhumés (huit squelettes d’adultes et cinq d’enfants). Tous sont de la famille Caumont, propriétaire de la demeure à l'époque. C'est en inventoriant tous ces fragments d'os, pour remonter les squelettes et les recoller, que les chercheurs ont découvert qu'ils avaient été embaumés.
La possibilité d'étudier les squelettes
Un cas d’étude très concret pour les archéologues puisque jusqu’à présent les modes opératoires d’embaumement étaient surtout connus grâce aux traités de chirurgie, et notamment grâce aux écrits d’Ambroise Paré qui expliquait que "tous les organes internes, y compris le cerveau, devaient être enlevés du cadavre". En étudiant les squelettes, les chercheurs ont toutefois pu aller beaucoup plus loin, et ont découvert des gestes techniques d’une précision rare, notamment des marques de découpe sur les os du crâne.
Par ailleurs, les observations des archéologues ont aussi permis de comprendre que tous les muscles du corps avaient été retirés, "jusqu'à l'extrémité des doigts et des orteils". Les chercheurs ont également pu reconnaître les marques d’instruments documentés au XVIIIe siècle pour pratiquer les autopsies. Une riche découverte, mais un mystère de plus, alors qu'a également été découvert dans une boîte, ce qui pourrait bien être le cœur d'un défunt. La famille Caumont n’a donc sans doute pas encore livré tous ses secrets.
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