"Roi solo", "saboteur de la Ve République"... au lendemain de son allocution, la presse étrangère étrille Emmanuel Macron

L'allocution d'Emmanuel Macron après la démission de Michel Barnier, jeudi, n'est pas commentée qu'en France. La presse étrangère regarde aussi de près cette séquence politique et n'épargne pas le président de la République.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron aux Invalides, à Paris, le 28 novembre 2024. (MICHEL EULER / POOL / AP POOL)

Au lendemain de l’allocution d’Emmanuel Macron, jeudi 5 décembre, la presse étrangère n’est pas tendre avec Emmanuel Macron. La plupart des journaux évoquent explicitement une fin de règne. À commencer par le quotidien suisse Tages-Anzeiger qui qualifie le président français de "saboteur de la Ve République". Selon ce journal alors que la France, depuis 70 ans, se différenciait par sa stabilité, voilà que tout l’échafaudage de la Ve République se délite, et de plus en plus de voix appellent Emmanuel Macron à démissionner pour mettre fin au blocage. Mais, pour le quotidien ce serait comme "demander à un roi de descendre de son trône, ou au soleil de quitter le ciel".

Le quotidien italien catholique Avvenire lui aussi évoque le roi soleil ou plutôt le "roi solo" et n’y va pas avec le dos de la cuillère en parlant d’Emmanuel Macron comme du "plus narcissique des présidents français, qui ne croit toujours pas à la possibilité d’une défaite alors qu’il l’a sous les yeux". Un président "prisonnier de sa propre autonomie, confronté à une réalité inédite, faite de deux records : le premier gouvernement de défiance depuis 1962, et l'exécutif le plus court depuis 1958."

Enfin au Portugal le quotidien de référence Publico salue de façon très sarcastique les "exploits" d’Emmanuel Macron, qualifié d’"accélérateur de l’ascension de Marine Le Pen". Exploit d’avoir "inventé un Premier ministre qui a réussi à être censuré à la fois par l’extrême droite et par la gauche", et exploit d’avoir "uni deux oppositions qui n’ont rien en commun".

La réouverture de Notre-Dame 

La presse étrangère établit aussi un parallèle entre la crise politique en France et la réouverture de Notre-Dame De Paris. D’ailleurs Emmanuel Macron lui-même a longuement cité la réouverture de Notre-Dame lors de son allocution, filant la métaphore du défi de ce "chantier impossible" finalement "relevé grâce à un cap clair", et "parce que chaque homme et chaque femme a travaillé dur". Mais selon Bloomberg "la France sait visiblement mieux protéger ses monuments que sa démocratie".

La tonalité est la même du côté New York Times qui écrit : "lorsque le président français s'exprimera lors de la réouverture de la cathédrale, il devrait s'agir d'un délicieux moment de gloire. Mais la gloire échappe au dirigeant français, peut-on lire dans le quotidien américain et "la réouverture d'une église ne suffira pas à le sauver". Pour ça, "Il faudrait un miracle".

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