Premier ministre, budget, démission... Ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron lors de son allocution, au palais de l'Elysée, le 5 décembre 2024. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS / AFP)
Le président de la République a pris la parole jeudi, et notamment assuré qu'il accomplirait son mandat "jusqu'au bout".

Son allocution était très attendue. Emmanuel Macron s'est adressé aux Français, jeudi 5 décembre, à 20 heures, au lendemain de la censure du gouvernement de Michel Barnier par une majorité de députés. En pleine crise politique et institutionnelle, le chef de l'Etat a d'abord remercié son ex-Premier ministre "pour son dévouement et sa pugnacité", avant de commenter la situation en fustigeant notamment le "front antirépublicain" du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire.

Emmanuel Macron, qui n'a pas donné le nom du prochain Premier ministre, a par ailleurs annoncé qu'une loi spéciale serait votée prochainement afin de reconduire le budget 2024. Voici ce qu'il faut retenir de la prise de parole du président de la République.

Il charge le Rassemblement national et la gauche

Le président de la République est revenu sur la motion de censure qui a fait chuter le gouvernement de Michel Barnier. Il a estimé que le vote d'une motion de censure avait été permis "parce que l'extrême droite et l'extrême gauche se sont unies dans un front antirépublicain". Emmanuel Macron a insisté sur "le cynisme" et "le sens du chaos" des oppositions.

Emmanuel Macron accuse le RN et le NFP de s'unir "dans un front anti-républicain"

Le chef de l'Etat a fait remarquer que le Rassemblement national a voté "une motion de censure qui disait le contraire de leur programme". "Ils ne pensent qu'à une seule chose : à l'élection présidentielle, pour la préparer, pour la provoquer, pour la précipiter", a-t-il lancé à l'adresse du parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella.

Il admet que la dissolution "n'a pas été comprise"

Emmanuel Macron est aussi revenu sur la dissolution de l'Assemblée nationale prononcée le 9 juin 2024, au soir des élections européennes. Le chef de l'Etat a reconnu que cette décision de sa part "n'a pas été comprise". "Beaucoup me l'ont reprochée et je sais, beaucoup continuent de me le reprocher. C'est un fait et c'est ma responsabilité", a-t-il admis.

Emmanuel Macron sur la dissolution

"Ce vote ainsi que les désistements réciproques ont composé une Assemblée nationale sans majorité", a-t-il poursuivi à propos des élections législatives anticipées qui ont suivi cette dissolution.

Il rejette l'hypothèse d'une démission

Emmanuel Macron a promis qu'il resterait président de la République jusqu'à la fin de son mandat en 2027, alors qu'un grand nombre de responsables politiques en appellent ou évoquent sa démission.

Emmanuel Macron et la suite de son mandat

"Le mandat que vous m'avez démocratiquement confié est un mandat de cinq ans et je l'exercerais pleinement jusqu'à son terme", a-t-il déclaré, alors que le départ du chef de l'Etat est souhaité par 59% à 61% des Français, selon des sondages Odoxa et Elabe publiés jeudi.

Il annonce une "loi spéciale" pour le budget

Emmanuel Macron a annoncé le dépôt d'un projet de "loi spéciale" au Parlement à la mi-décembre afin d'"appliquer en 2025 les choix [budgétaires] de 2024". Cette loi, comme le stipule l'article 45(Nouvelle fenêtre) de la loi organique relative aux lois de finances, sera déposée "avant la mi-décembre au Parlement". "Cette loi temporaire permettra, comme c'est prévu par notre Constitution, la continuité des services publics et de la vie du pays. Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024."

Il souhaite un gouvernement "d'intérêt général"

Emmanuel Macron sur le nouveau Premier ministre

Un Premier ministre sera nommé "dans les prochains jours" afin de former un gouvernement "resserré" et "d'intérêt général". Ce futur locataire de Matignon, "je le chargerai de former un gouvernement d'intérêt général représentant toutes les forces politiques d'un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s'engage à ne pas le censurer", a développé Emmanuel Macron.

"Le seul calendrier qui m'importe, c'est celui de notre nation. (...) Nous avons devant nous trente mois pour que le gouvernement puisse agir." Il a estimé que le futur gouvernement "devra partir du réel", dans une pique à peine masquée vis-à-vis des oppositions à gauche et au Rassemblement national.

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