Tesla : le cybertruck, la voiture en acier d'Elon Musk... pas si inoxydable

"Le meilleur produit de Tesla", avait promis Elon Musk, le directeur général, à propos de la dernière innovation de la marque Tesla, le cybertruck, une voiture futuriste en acier inoxydable censée ne jamais rouiller. Sauf que, déjà, de nombreux propriétaires signalent des taches de rouille sur la carrosserie, parfois après seulement deux jours sous la pluie.

Des propriétaires qui se demandent s’ils ne se sont pas un peu fait rouler en dépensant entre 50 000 et 90 000 euros pour une voiture inoxydable qui s’oxyde au bout de quelques jours. À condition qu’on puisse parler de voiture à propos d’un monstre de ferraille sur roues, à mi-chemin entre le camion blindé et la boîte de conserve.

Une "contamination de surface", selon Tesla

Pour défendre le cybertruck, un employé de longue date de Tesla minimise le problème, évoquant non pas une véritable corrosion, mais une "contamination de surface". De la rouille de surface, pas de quoi paniquer donc. D’ailleurs, est-ce que tout ne finit pas par rouiller dans la vie, comme la Tour Eiffel ?

Sauf que cette affaire est une nouvelle sortie pour Tesla, dont l’action a perdu plus du quart de sa valeur depuis le début de l’année. Tandis que la voiture sans chauffeur promise par Elon Musk se fait toujours attendre, les rappels de véhicules pour cause de logiciel de conduite assistée dangereux se multiplient, comme les pénuries de composants. On est donc très loin de l’image de marque révolutionnaire de Tesla pour qui tout avait démarré sur les chapeaux de roues.

Un retour de 40 ans dans le passé

D’autant plus que ces histoires de rouille ne datent pas d’hier. Un constructeur américain avait déjà tenté de lancer un véhicule en acier inoxydable en 1983. La célèbre Delorean répliquée dans le film Retour vers le futur de Robert Zemeckis. À l’époque, le principal problème avec cette voiture de luxe était déjà la corrosion de l’acier.

Elon Musk, comme Doc Brown et Marty Mac Fly, semble donc avoir réussi à nous faire voyager non pas dans le futur, ni sur Mars, mais 40 ans en arrière. Impossible dès lors de ne pas penser à cette déclaration très ironique du grand auteur de la Trilogie de Mars, Kim Stanley Robinson, à propos d’Elon Musk qui ne serait selon lui qu’"un cliché de la science-fiction des années 20, avec quelques décennies de retard".