Transports : exploit d’ingénierie connu dans le monde entier, l’Eurostar fête ses 30 ans

Il y a 30 ans, jour pour jour, Eurostar effectuait son premier voyage en utilisant le tunnel sous la Manche. Depuis, 380 millions de personnes ont utilisé ses services.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un train au terminal Eurostar de la gare de St Pancras, dans le centre de Londres, le 26 juillet 2024. (JAMES MANNING / MAXPPP)

Montez à bord, quittons ensemble la gare du Nord et la grisaille parisienne pour nous retrouver dans un peu de deux heures à Saint-Pancras, sous la pluie londonienne. Si l’Eurostar n'a que 30 ans, la compagnie ferroviaire Eurostar inaugurait la ligne à grande vitesse reliant Paris à Londres en empruntant le tunnel sous la Manche, le 14 novembre 1994, l’idée d’un pont sous-marin entre la France et l’Angleterre émerge dès la révolution industrielle. En 1802 déjà, un ingénieur présente un projet à Napoléon, mais les Britanniques craignent l’invasion. C’est Margaret Thatcher qui finalement donne son feu vert en 1984 et signe un accord pour une liaison directe entre Paris et Londres. Quelque 10 ans plus tard, le chantier du siècle est achevé. L’Angleterre n’est plus une île.

Inauguré en 1994 par Elisabeth II et François Mitterand, l'eurostar effectue sa première liaison commerciale, cette année-là. Un exploit d’ingénierie connu dans le monde entier, avec bien sûr des hauts et des bas. Des pannes mémorables à cause de la neige, trois incendies, le Brexit en 2016. Le retour des douanes, les contrôles d’identité accrus. Un choc pl'Eurostar qui n’a cessé d’incarner l’effacement des frontières. Et puis bien sûr la pandémie, le Covid, qui avec une baisse de 80% des passagers et du chiffre d’affaires, l’a mis plus bas que terre.

Un centre de contrôle déplacé à Bruxelles

Depuis, les affaires ont repris. Eurostar s'est même marié en 2023, avec Thalys. Il regarde désormais vers d’autres directions comme la Belgique, les Pays-Bas ou l’Allemagne. Cinq pays reliés par six réseaux différents. Son centre de contrôle a été déplacé, de Lille à Bruxelles. Et alors qu'il a déjà permis à 380 millions de personnes de se déplacer, de se rejoindre, de se retrouver, de se quitter parfois aussi, pour quelques jours ou pour toujours, et alors que son bilan carbone est de très loin inférieur à celui de l’avion, jusqu’à 90 % de CO2 en moins pour un même trajet, Eurostard a bien l’intention de continuer, loin du stress des contrôles de sécurité et des attentes des aéroports, à abolir les distances et, à cultiver, tant que possible, le rêve d’une Europe ouverte et sans frontières. Ce rêve qui a permis sa naissance.

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