2016 : la fraternité contre le "détricotage" du projet européen
Attentats terroristes et réponses sécuritaires, avec leurs conséquences en termes de restrictions de nos libertés individuelles ; crise grecque, avec la menace d’explosion de la zone euro ; crise des réfugiés et mise à l’épreuve de la solidarité européenne ; montée des populismes et des extrêmes droites mettant en cause l’unité même du projet européen : 2015 a été une "annus horribilis " de l’avis quasi unanime des dirigeants et observateurs européens.
Une année "horrible" qui a vu une crise chasser l’autre ou plus exactement s’ajouter à la précédente, le terrorisme reléguer au second plan la crise grecque ou celle des migrants… et repousser les exigences du pacte de stabilité. Des crises qui ont augmenté chaque fois un peu plus l’impression d’une incapacité de l’Union à relever ce qui aurait pu constituer un formidable défi : le fait de les gérer de concert, de manière efficace et de front.
Seule lueur d’espoir : l’accord sur la COP 21, un "succès de la diplomatie française" , souligne l’eurodéputée Les Républicains Françoise Grossetête, vice-présidente du groupe Parti populaire européen. Une "chance pour la planète et pour les entreprises, françaises" et européennes, puisque sa mise en application "permettra de concilier l’intérêt économique avec la lutte contre le changement climatique".
Car les députés européens veulent continuer à croire dans l’Europe. Conscients des risques concrets de "détricotage" qui pèsent sur elle en 2016, comme "la fin de Schengen, la sortie de la Grande-Bretagne" , soulignés par le co-président du groupe des Verts, Philippe Lamberts, ils savent que le retour aux valeurs fondamentales de l’Europe est vitale. Et l'eurodéputé belge de rappeler que la formule "Commission de la dernière chance" de Jean-Claude Juncker est plus que jamais d'actualité.
"Une redécouverte de la fraternité européenne" , c’est ce que souhaite Frans Timmermans, 1er vice-président de la Commission européenne, notamment sur le défi de la sécurité et de l’accueil des réfugiés. Il veut convaincre les citoyens que les réponses ne peuvent être que "communes" et donc "européennes".
Pour Pervenche Beres, présidente de la délégation socialiste française, cela passera forcément par une "remise à plat, une clarification pour les citoyens" , notamment sur l’espace Schengen ou sur l’union économique. Elle regrette qu’elle n’ait pas eu lieu avant : "le faire en situation de crise n’est pas le meilleur vecteur pour faire vivre un esprit européen".
Même s’il est déjà bien tard, l’Europe doit s’astreindre à une analyse méthodique et à la mise sur pieds de solutions communes, solidaires et exemplaires, notamment sur la question environnementale.
Reste à trouver comment mieux prendre en compte les citoyens, dont la voix, pourtant essentielle, reste encore peu audible.
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