L' Azerbaïdjan en marche vers la démocratie à pas comptés
"L’annexion de la Crimée est comparable à celle du Nagorny-Karabakh : il faut donc sanctionner l’Arménie comme nous l’avons fait pour la Russie ", explique le parlementaire azerbaïdjanais Elkhan Suleymanov. Il propose de priver la délégation arménienne de son droit de vote, à l’image de la décision prise par l’Assemblée parlementaire des 47 en avril dernier à l’encontre des élus russes (qui depuis refusent de participer aux travaux).
Si sa proposition de résolution n’a pas été retenue lors de la session fin juin, pour des raisons de forme, l’élu ne manquera pas de revenir à la charge pour ce qui est devenu son cheval de bataille : dénoncer "l’occupation armée de territoires azerbaïdjanais par l’Arménie ", dont le caractère illégal a été confirmé par toutes les organisations internationales.
Les libertés publiques régressent en Azerbaïdjan, en dépit des critiques et des demandes de réformes formulées par le Conseil de l’Europe, regrette Niels Muiznieks, le commissaire aux droits de l’homme de l’organisation paneuropéenne. Amnesty International et Human Right Watch s’inquiètent pour la situation des opposants politiques, Reporters Sans Frontières pour celle des journalistes emprisonnés. Accusations rejetées par le Président Aliev : "L'Azerbaïdjan ne compte aucun prisonnier politique ". Il accepte toutefois d’organiser une table-ronde sur la situation des droits de l’homme dans son pays, y compris avec ceux qui la critiquent.
Poursuite des violences meurtrières autour du Nagorny-Karabakh
En attendant, un opposant très actif sur Facebook, Omar Mamedov, a été condamné à 5 ans de prison début juillet à Bakou, accusé de possession d’héroïne. "Des charges fabriquées " selon son avocat ; Human Right Watch dénonce l’utilisation régulière de fausses accusations de possession de drogue pour faire taire les dissidents.
Les violences meurtrières, elles, continuent le long de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Des échanges de tirs entre militaires ont à nouveau lieu de plus en plus régulièrement autour du Nagorny-Karabakh, malgré le cessez-le-feu. Rattachée à l’Azerbaïdjan à l’époque soviétique, cette région séparatiste à majorité arménienne est l’enjeu d’une guerre qui a fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994. Bakou et Erevan n’arrivent pas à se mettre d’accord sur son statut et s’accusent mutuellement de déclencher les attaques. Les négociations de paix sont conduites sous les auspices du Groupe de Minsk de l’OSCE (Russie, Etats-Unis, France).
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