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La croissance, Odyssée européenne de Matteo Renzi

L’Italie vient de prendre la présidence tournante de l’Union européenne pour les six prochains mois, avec à sa tête celui que l’on présente de manière dithyrambique comme le nouvel homme providentiel de l’Europe, Matteo Renzi. Le jeune et populaire président du Conseil italien a présenté cette semaine ses priorités devant le nouveau Parlement européen ; il a appelé l’Europe à "retrouver son âme".
Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Matteo Renzi © Parlement européen)

Matteo Renzi a le vent en poupe. A 39 ans, le président du Conseil italien, jouit d’une popularité à faire pâlir tous les dirigeants européens (40% des suffrages aux dernières élections européennes). Son énergie, sa décontraction et ses talents d’orateur revigorent cette Union européenne dont il vient de prendre les rênes. Mais au-delà des mots, parviendra-t-il à concrétiser ce nouveau souffle ? Ce sera son principal défi. Sa première intervention devant le nouveau Parlement européen a certes séduit, mais n’a pas apporté beaucoup de réponses concrètes sur le fond.

 

 

 

"Notre génération doit retrouver l’esprit de Télémaque ", a ainsi lancé Matteo Renzi dans l’hémicycle du Parlement européen, s’étonnant qu’on ne parle pas "du Parthénon et du Colisée, d’Aristote et de Dante ou d’Archimède et de Léonard de Vinci, mais seulement des difficultés économiques, car la blessure est très profonde (…) Le grand défi sera de retrouver l’âme de l’Europe, le sens profond de notre vivre ensemble, et pas seulement d’unir nos bureaucraties ".

Le président du Conseil italien a des élans fédéralistes ("Ne ressentez-vous pas un frisson à l’idée que nous pouvons réaliser ce rêve des Etats-Unis d’Europe  ?"), et veut renouer avec Londres ("L’Europe sans le Royaume-Uni serait moins européenne ").

 

La croissance pour recette

 

Mais comment compte-t-il s’y prendre concrètement? Les eurodéputés sont un peu restés sur leur faim (les journalistes aussi, puisque la conférence de presse programmée a été annulée). Pour retrouver son âme, l’Europe doit mettre l’accent sur la croissance : Le président en exercice de l’Union ne parle plus de "pacte de stupidité ", il affirme même aujourd’hui vouloir respecter les règles budgétaires : "Nous ne voulons absolument pas changer les règles. Nous avons été les premiers à dire que nous les respecterions. (…) L’Italie ne vient pas ici pour demander des changements qu’elle n’est pas à même d’apporter elle-même, l’Italie vient ici dire qu’elle veut changer ".

Matteo Renzi rappelle que le principal instrument est "le pacte de stabilité… et de croissance. Sans croissance, l’Europe n’a aucun avenir ". Avant de conclure : "Dans un monde qui va deux fois plus vite que l’Europe, il n’y a pas de place pour l’Europe si nous acceptons de rester un petit point sur Google Maps * ".

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