Le désir d'Europe des jeunes
L’Union, la paix, la solidarité ne seraient plus des valeurs portées par la jeunesse ? Il suffisait de s’immerger dans la frénésie juvénile du Parlement européen en cette fin de semaine pour être convaincu du contraire. Ses locaux strasbourgeois, habituellement vides en-dehors des sessions mensuelles, ont été transformés en véritable ruche par 7500 jeunes, âgés de 16 à 30 ans, venus de 39 pays pour échanger, participer à des débats et des ateliers y compris avec des députés européens, auxquels vont être remis les conclusions de leurs travaux pour contribuer à l’élaboration des prochaines législations.
Pour participer à "changer les choses" . "Je ne suis pas très fiers de l’attitude de l’Europe dans la crise des migrants" , souligne un groupe de jeunes Catalans, qui prônent une démocratie participative et appellent à une Europe fédérale. Pas satisfaits non plus de l’évolution économique. Plus de la moitié des jeunes Européens estiment avoir été marginalisés par la crise, comme le révèle la nouvelle enquête Eurobaromètre. 66% des Français et surtout 93% des jeunes Grecs considèrent avoir été exclus de la vie économique et sociale.
Sylvie Guillaume, vice-présidente socialiste du Parlement européen, n’est pas surprise par ce résultat : "Dans les pays les plus frappés par la crise, ce sont les jeunes qui ont été les plus touchés. Ils expriment leur inquiétude vis-à-vis de leur propre avenir, et c’est sain, parce que ça va nous obliger à y répondre", explique la vice-présidente pour la politique d’information, la presse et les relations avec les citoyens.
150 ateliers ont ainsi été proposés aux jeunes, avec des débats, des laboratoires d'idées et des ateliers sur les thèmes guerre et paix, démocratie, chômage, innovation et Europe durable . Concert et festival multiculturel ont permis de poursuivre les échanges, si précieux pour ce jeune Ukrainien ou ce Hongrois de 17 ans, Kristof Kovac, qui explique la difficulté d’être sans cesse jugé, lui qui n’aspire qu’à "vivre comme les Français ou les Allemands" et ne rêve que de "liberté, d’égalité, de fraternité" .
"L'Europe, c’est un très très beau projet, souligne Sophie Khatib, 28 ans, éducatrice spécialisée et membre du conseil d'administration de la fédération d'éducation populaire Leo Lagrange à Bourg-en-Bresse. Ce qui va mal, c'est la fermeture des esprits, on se laisse guider par nos peurs. Il faut apprendre à mieux connaître l'Europe. On a peur parce qu'on ne la connaît pas ".
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