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Au Kenya, le "baby boom" des éléphants

Une excellente nouvelle pour la conservation de la vie sauvage : plusieurs parcs naturels au Kenya annoncent des records de naissances d’éléphanteaux. La lutte contre le braconnage porte ses fruits.

Article rédigé par franceinfo - Charlotte Simonart, édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un éléphanteau récemment né au Kenya qui voit sa population d'éléphants nettement remonter ces 30 dernières années, le 7 septembre 2020. (CHARLOTTE SIMONART / RADIOFRANCE)

"Les éléphanteaux tombent du ciel", titrait il y a peu un quotidien kenyan. En effet, les naissances se multiplient dans le pays au point de pouvoir parler d’un "éléphanteaux boom". Il s’explique en remontant deux ans en arrière, soit la durée de gestation chez les éléphants. À cette époque, le Kenya enregistrait des pluies abondantes et une végétation plus dense, ce qui a permis aux femelles, en meilleure forme, de mener à terme leur grossesse. Plusieurs parcs enregistrent ainsi des records de natalité, plus de 170 éléphanteaux depuis janvier par exemple à Amboseli, ce parc situé au pied du Kilimandjaro.

Le nombre d’éléphants a doublé en 30 ans

De bonnes nouvelles qui s’ajoutent à celle annoncée par les autorités : le nombre d’éléphants au Kenya a doublé en 30 ans grâce à la lutte contre le braconnage. Alors qu’ils étaient en voie d’extinction dans le pays, décimés pour leur ivoire, on dénombre aujourd’hui 34 000 individus.

On est encore loin de la population qui existait à la fin des années 1970 où le Kenya comptait 275 000 éléphants sur son territoire. Cela dit, le pays fait figure de modèle en matière de lutte contre le braconnage, surtout pendant la dernière décennie. "La vitesse avec laquelle le braconnage des éléphants a chuté surtout ces sept dernières années est extraordinaire, applaudit le défenseur de l’environnement Richard Moller, qui fait autorité en matière de protection des éléphants au Kenya. Car on parle d’une chute entre 70 et 90% ! C’est une combinaison de plusieurs facteurs : une volonté politique du Kenya, la pression des populations locales, de la communauté internationale sur le gouvernement pour régler la situation mais aussi la loi kenyane sur le braconnage qui a été révisée en 2013. Les peines encourues ont été alourdies pour les braconniers et toute personne arrêtée en possession d’ivoire." Aujourd’hui en effet, participer à l’extermination d’une espèce menacée est passible de la prison à vie.  

Les éléphants, stars des safaris, attirent les touristes  

Le Kenya a compris qu’il avait tout intérêt à protéger sa faune sauvage car elle attire des millions de touristes chaque année. Cela représente 10% de son PIB. Des touristes qui sont de plus en plus satisfaits lorsqu'ils croisent un groupe d’éléphants car ils sont devenus plus accessibles depuis la chute du braconnage. "Désormais, on peut s’approcher de très près des éléphants et ils restent gentils, explique Peter Ndovi, guide touristique depuis plus de 20 ans. Ils ne sont plus aussi agressifs qu’ils l'étaient avant. Regardez là ! Sur la gauche, c’est une famille d’éléphants avec trois petits", montre-t-il.   

Une famille d'éléphants au Kenya compte désormais plusieurs éléphanteaux grâce à un boom des naissances cette année - 7 septembre 2020. (CHARLOTTE SIMONART / RADIOFRANCE)

Avant, c'était très rare d’en voir mais aujourd’hui, une famille de dix éléphants compte en général cinq éléphanteaux.

Peter Ndovi, guide touristique

à franceinfo

Mais l’avenir est incertain : le coronavirus a entraîné l’effondrement du secteur touristique au Kenya, principal pourvoyeur de fonds pour la protection de la faune sauvage.  

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