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Au Kurdistan irakien, une loi anti-béton pour s'adapter aux fortes chaleurs

Avec un thermomètre qui frôle déjà les 45°C à la fin du mois de juin, le Kurdistan irakien tente d'adapter les matériaux de construction aux fortes chaleurs. Dans certains quartiers, le béton est tout simplement interdit.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Quartier de la ville d'Akrê dans le nord de l'Irak. (SAFIN HAMID / AFP)

Le thermomètre frôle déjà les 45°C, il grimpera sans doute bientôt jusqu'à 50°C : au Kurdistan irakien, les autorités tentent de trouver des moyens de s’adapter à ces fortes chaleurs. A Akrê, une petite ville de 200 000 habitants à flanc de montagne dans le nord de l'Irak, le béton est tout simplement interdit pour la rénovation et dans la construction des maisons dans trois quartiers historiques. Son utilisation est passible de trois ans de prison et une amende de deux fois la valeur de sa maison. 

>>> Bâtiment : du béton avec des couches usagées pour réduire les coûts de construction

Le but est de préserver le patrimoine mais aussi de lutter contre la chaleur en donnant la priorité à la terre et à la pierre, plus efficaces que le béton pour avoir moins chaud, avec dix degrés de moins par rapport à l'extérieur sans climatisation. Un retour aux maisons traditionnelles kurdes avec "des matériaux adaptés à l'environnement de la région", précise Hiwa Shimal Ahmad, l’urbaniste de la ville. D'après lui, "ces matières sont aussi moins dangereuses que le béton pour la santé en plus d’être efficace contre la chaleur, le froid et l’humidité".

La pierre trop chère pour les plus défavorisés

Mais la pierre coûte bien plus cher que le béton pour les habitants souvent pauvres de ces quartiers, propriétaires de maisons anciennes qui nécessitent des travaux de rénovation. Cette loi anti-béton les empêche ainsi de réaliser des chantiers urgents : "On a dû abandonner cette chambre juste derrière, c’est devenu trop dangereux", témoigne Ismaël devant sa maison pleine de fissures dans le vieux Akrê. On vit dans les autres chambres. Cette loi est irresponsable de la part du gouvernement."

"D’un côté ils nous interdisent d’utiliser du béton, et de l’autre côté ils ne nous aident pas financièrement."

Ismaël, habitant d'Akrê

à franceinfo

"Pourtant cette loi ne concerne que trois quartiers de la ville. Ils pourraient nous aider quand même", poursuit Ismaël. Dans sa rue, la moitié des familles ont abandonné leurs maisons pour aller dans des quartiers où le béton est autorisé. 

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