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Au Liban, le plus important festival du pays se tient au milieu des ruines exceptionnelles de Baalbeck

Près de la frontière avec la Syrie, le festival de Baalbeck a repris ces dernières années après de longues interruptions dues à la guerre civile puis aux menaces jihadistes. 

Article rédigé par franceinfo, Aurélien Colly - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le festival de Baalbeck au milieu des ruines.  (FESTIVAL DE BAALBEK)

C'est le plus vieux festival international du Liban et il se tient dans un site archéologique hors du commun. Le festival de musique de Baalbeck, au nord de la vallée de la Bekaa qui longe la frontière avec la Syrie, va accueillir cette année les chanteuses Melody Gardot ou encore la Française Jain, après avoir été interrompu ces dernières années à cause de la guerre dans le pays voisin. 

Un site exceptionnel menacé plusieurs fois par la guerre 

Baalbeck, qui s'appelait à l’époque gréco-romaine Héliopolis, la cité du Soleil, dispose toujours de ses temples de Bacchus, de Jupiter et de Vénus. Ils font même partie des mieux conservés de cette époque. Le site est classé au patrimoine mondial de l'Unesco et n’a rien à envier à Rome ou Athènes. Pourtant, Baalbeck est moins connue et moins fréquentée en raison de l’histoire récente du Liban.

C’est pourtant un véritable joyau, où depuis 1956, se tient un festival international, au milieu de ces ruines fascinantes. Un festival qui s’est interrompu pendant 22 ans, pendant la guerre civile libanaise. Il a finalement repris avant d'être délocalisé et réduit entre 2013 et 2015 à cause de la guerre en Syrie, à quelques kilomètres seulement, et à cause de l’infiltration d’éléments jihadistes au Liban.

"Une résistance au terrorisme"

Depuis 2016, le festival est reparti avec une dizaine de spectacles pendant l’été et à chaque fois plusieurs milliers de spectateurs. Cette année, les ambassades étrangères ont même retiré Baalbeck des zones rouges déconseillées aux touristes au grand plaisir du gouverneur de la région, Bachir Khodr. "On considère cela comme une résistance culturelle contre le terrorisme, explique-t-il à franceinfo. Il faut tout faire pour garder le festival dans le temple et dans les ruines de Baalbeck. Ce n'est pas un retour mais une continuité et tout le monde peut venir tranquille".  

En plus de son site, le Festival de Baalbeck a une particularité : son éclectisme. Il suffit d’énumérer ceux qui y sont passés : Miles Davis, Oum Kalthoum, Nina Simone, Fairuz, Placido Domingo, Johnny Hallyday, Ben Harper, l’orchestre philharmonique de New York ou encore le ballet de Maurice Béjart. Le site a aussi accueilli des soirées libanaises ou flamencos à la danse en passant par le théâtre.

Cette année, dans le temple de Bacchus on retrouvera le géant du luth, Omar Bachir, le requiem de Verdi avec un orchestre libano-roumain, ou encore de la pop avec la jeune Française Jain. "L'idée c'est aussi de montrer que toutes les cultures cohabitent, de montrer qu'il y a un effort permanent de créer cette rencontre entre l'Orient et l'Occident, assure la présidente du festival, Nayla De Freige. Il y a une dynamique, c'est un lieu vivant et avec le festival il est encore plus vivant, on fait vivre les pierres". Le festival de Baalbeck se tient jusqu'au 3 août. 

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