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Au Mexique, la crise migratoire s'intensifie au nord et au sud du pays

Le Mexique voit le nombre de migrants augmenter au sud du pays, alors que d'autres restent bloqués au nord en direction des États-Unis. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuelle Steels - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des migrants marchent au Mexique, en avril 2019.  (PEP COMPANYS / AFP)

Le Mexique est pris en tenaille dans une double crise migratoire à ses deux frontières. Au sud, des milliers de Centraméricains sont bloqués dans l’attente d’un permis pour traverser le pays. Et au nord, ceux qui sont parvenus à la frontière doivent patienter pour demander l’asile aux États-Unis. Ces derniers jugent parfois l’attente trop longue aux portes du Texas ou du Nouveau-Mexique et ils décident de traverser la frontière coûte que coûte, quitte à sauter le mur.

Un mur qui ne dissuade pas les migrants

Dans la ville de Ciudad Juárez dimanche 21 avril, un groupe d’environ 500 personnes a sauté ce qui fait office de mur, il s'agit en fait d'une grille qui marque la frontière avec la ville d’El Paso au Texas. Les Centraméricains se sont livrés aux autorités en espérant bénéficier d’une procédure d’asile accélérée.

Des milliers d'entre eux ont pris part aux caravanes de migrants qui sont bloqués côté mexicain depuis plusieurs mois à cause des temps d’attente imposés par les Etats-Unis. Le désespoir pousse certains à traverser illégalement. En mars, plus de 90 000 personnes ont été arrêtées par la patrouille frontalière américaine, alors qu’elles sautaient le mur ou passaient pas le désert, c’est du jamais vu depuis le début des années 2000.

Au sud du Mexique, la situation empire

Dans le sud du pays, la crise migratoire s’aggrave depuis que le gouvernement mexicain a interrompu la distribution de visas aux migrants centraméricains. Avec la pression exercée à la frontière nord et les menaces du président américain Donald Trump de fermer cette frontière, le gouvernement mexicain tente de contenir les caravanes de migrants au sud, dans la région du Chiapas. C’est là que s’improvisent des campements pour les milliers de nouveaux arrivants. Il n'y a plus seulement des Centraméricains, des grands groupes de Cubains, d’Africains et d’Haïtiens sont aussi présents. Les refuges sont saturés, et on parle désormais de crise humanitaire à la frontière avec le Guatemala.
 
Certains attribuent ces arrivées massives à la promesse du président mexicain Andrés Manuel López Obrador d’ouvrir les portes à tous les migrants centraméricains. Lorsqu'il est entré en fonction en décembre dernier, le chef d'État mexicain a annoncé la distribution de visas humanitaires. Mais comme les migrants étaient de plus en plus nombreux à vouloir bénéficier de cette politique d’ouverture, le gouvernement a changé son fusil d’épaule : désormais, les migrants obtiennent des permis uniquement pour rester au Chiapas ou alors ils sont expulsés vers leur pays d’origine. Finalement, le Mexique doit gérer une double crise à ses frontières, qu’il est accusé d’avoir lui-même provoquée.

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