En Australie, des campagnes d'extermination ont été lancées contre de terribles prédateurs : les chats
En deux siècles de présence sur le continent, ils sont responsables de l'extinction de plusieurs dizaines d'espèces endémiques. Une commission d’enquête parlementaire a été créée pour mesurer leur impact et réduire leur prédation.
L’Australie est connue pour abriter de féroces animaux : requins, crocodiles mais aussi les serpents les plus venimeux du monde. Et pourtant, les bêtes les plus dangereuses au pays du kangourou, ce sont... Les chats ! Chaque année, ils tuent plus de trois milliards d’animaux, essentiellement des espèces endémiques. Le problème est suffisamment grave pour que le Parlement australien ait décidé de créer une commission d’enquête pour étudier l’impact des chats sur la faune locale et les moyens de mieux l’en protéger.
186 animaux tués par chat et par an
D’après une étude publiée le mois dernier et dont la presse anglo-saxonne s'est fait l'écho, chaque chat, en Australie, tue 186 animaux par an en moyenne. Et la raison pour laquelle ils peuvent commettre un massacre d’une telle ampleur ici, c’est parce que le chat n’est pas une espèce endémique de l’Australie. Sa présence y est relativement récente : "Ça ne fait qu’un peu plus de 200 ans qu’il y a des chats en Australie, explique le professeur Chris Dickman, professeur à l'université de Sidney et spécialiste de la biodiversité, et il est plus que probable que de nombreuses espèces locales ne se soient pas habituées à la prédation de ces félins, ils ne les identifient pas comme une menace, et ne réagissent donc pas comme il faudrait quand ils croisent le chemin d’un chat."
34 espèces endémiques australiennes ont disparu au cours des 200 dernières années. Et la majorité d’entre elles ont été soit éradiquées par les chats, soit les chats ont été la principale cause de leur disparition.
Chris Dickman, professeur à l'université de Sidneyà franceinfo
Les conséquences de la présence des chats sur la faune australienne sont très lourdes : ils sont même allés jusqu’à provoquer l’extinction de certaines espèces. En Australie, plus que partout ailleurs, il ne faut pas oublier que les chats sont des félins, au même titre que les tigres ou les panthères.
Les chats domestiques sont aussi dans le collimateur des experts
Ceci étant dit, le principal responsable de la disparition de la biodiversité, n'est pas le chat mais l’homme. C'est bien l'espèce humaine qui a introduit les chats sur le continent océanien. Ce sont les humains qui ont encouragé leur prolifération en pratiquant la déforestation à grande échelle car cette végétation aurait pu servir de refuge aux espèces endémiques.
Pour tenter de réduire la prédation qu'exercent les chats, les autorités australiennes ont lancé, dans différentes parties du pays, des campagnes d’extermination contre les chats sauvages. Par exemple depuis le mois dernier, sur Kangaroo Island, qui se trouve au sud du pays, on les traque avec des drones. Mais à vrai dire, les chats domestiques aussi posent problème. C’est pourquoi certains experts voudraient les interdire purement et simplement dans les régions ou vivent des espèces endémiques menacées ou, à minima, que les chats qui s’y trouvent soient totalement confinés. C’est à ce genre de question que va tenter de répondre la commission d’enquête parlementaire qui a commencé ses travaux la semaine dernière.
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