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En Autriche, un vétérinaire de guerre sillonne les pays ravagés pour sauver les animaux

Amir Khalil se bat pour recueillir les animaux en danger, partout dans le monde. 

Article rédigé par franceinfo - Isaure Hiace
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Amir Khalil, le directeur de l'association Four Paws, aux côtés d'un tigre évacué d'un zoo de Khan Yunis, dans la bande de Gaza, le 24 août 2016, près de Tel Aviv, en Israël. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Amir Khalil est un Austro-Egyptien au métier pas comme les autres : vétérinaire de guerre. C'est une véritable vocation, née lors de son enfance en Égypte. Amir Khalil commence ses études de vétérinaire à 17 ans au Caire et les poursuit à Vienne. C’est là qu’il participe pour la première fois à une mission organisée par l’ONG autrichienne Four Paws, (quatre pattes en français), association pour laquelle il travaille toujours.

Ses premières missions le conduisent dans différents pays d’Europe, notamment en Roumanie, où il doit se déguiser en riche émir du Golfe afin de faire croire au patron d’une boîte de nuit qu’il veut racheter les quatre lions que ce dernier détient et maltraite. Allié à la police, il parvient finalement à sauver les fauves. Il reste beaucoup à faire en Europe, selon Amir Khalil : "La situation s’est peut-être améliorée pour les hommes, mais pas pour les animaux : il n’y a plus d’ours brun et beaucoup d’animaux sauvages ont déjà disparu." Four Paws continue d’ailleurs d’intervenir dans certains pays d’Europe.

Il y a encore beaucoup de commerce illégal et de zoos en Europe qui ne sont pas aux normes.

Amir Khalil

à franceinfo

Sauver les animaux dans des villes ravagées par la guerre

Après l’Europe, c’est sur des terrains de guerre qu’Amir Khalil va exercer son métier. Il se rend notamment à Bagdad, en 2003, la capitale irakienne alors sous les bombardements, pour sauver les animaux du zoo privé de Saddam Hussein. Sur les 650, seuls 20 ont survécu. La Libye et la bande de Gaza suivront. Plus récemment, c’est à Mossoul, en Irak et à Alep en Syrie, deux villes ravagées par les combats, que le vétérinaire s’est rendu, là encore pour évacuer et soigner les animaux des zoos désertés.

Des missions évidemment dangereuses, mais Amir Khalil retient autre chose de ces expériences. "Lorsqu’on se retrouve à une frontière et que l’on porte une grande cage contenant un lion, tout le monde pose son arme à terre et nous aide à porter. Après ça, ils vont continuer à s’entretuer, mais on voit bien que les animaux sauvages aident à ouvrir les frontières." Les animaux secourus sont ensuite transférés dans plusieurs sanctuaires, notamment en Jordanie, en Afrique du Sud et aux Pays-Bas.

Je vois que les animaux créent du lien entre les gens et ça, c’est un message d’espoir.

Amir Khalil

à franceinfo

Aujourd'hui, Amir Khalil alerte sur la perte de biodiversité dans le monde. Au fil de ses missions, il n’a pu que constater les dégâts de l’action humaine : "Dans les endroits où les animaux ont disparu, la nature a changé. Nous modifions l’équilibre de la planète et c’est très dangereux car les humains, les animaux et la nature sont tous importants. Il faut pouvoir vivre ensemble. Si nous ne pouvons coexister, nous courons à notre perte." Voilà pourquoi, plus que jamais, Amir Khalil et Four Paws continuent leurs missions. La prochaine devrait se dérouler cette année, de nouveau au Moyen-Orient.

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