En Côte d’Ivoire, une campagne de promotion de la lecture
C'est une initiative de l’écrivain et universitaire Marcel King Djo Bi qui a fait un constat : les Ivoiriens lisent peu. Plus de la moitié d’entre eux sont analphabètes. Et moins d’un Ivoirien sur quatre qui sait lire ouvrirait un livre régulièrement.
Pour lancer cette campagne, une première conférence s'est tenue la semaine dernière à Abidjan, avec la participation d’environ 250 étudiantes et étudiants sage-femmes. Au programme, des questions toutes simples, mais primordiales pour l’écrivain Marcel King Djo Bi : pourquoi lire ? Comment retrouver le goût de la lecture ? "Si on veut développer une nation, un continent, un monde, il faut être imprégné des connaissances et du savoir qui sont dans les livres, martèle-t-il. Or ce n'est vraiment pas le cas en Afrique, en Côte d'Ivoire ; il faut réveiller les uns et les autres."
Il y a eu aussi des interrogations dans l’assemblée, par exemple : comment trouver le temps de lire ? Conseil d’un conférencier : toujours avoir un livre sur soi, s’imposer un chapitre par jour mais aussi faire de la lecture une activité collective et de partage.
Cette première conférence autour de la lecture doit être suivie d'autres, à Abidjan d’abord puis dans le reste de la Côte d’Ivoire, accompagnées des éditions L’Harmattan qui pour l’occasion vendent leurs livres à prix réduit. Et pour celles et ceux qui ont dû quitter prématurément les bancs de l’école, il y aura des ouvrages simples pour les encourager.
Moins de librairies, davantage de boîtes à livres
En Côte d’Ivoire, il n’y a plus que 15 librairies de référence contre 40 en 2008, et la plupart se trouvent à Abidjan. Seule autre possivbilité pour les Ivoiriens : fréquenter les librairies religieuses ou acheter des livres d’occasion aux vendeurs de rue.
Ce manque de librairies, de bibliothèques aussi dans les établissements scolaires, est aussi une des raisons pour lesquelles les Ivoiriens lisent peu. C'est ce qu’explique Anabelle étudiante sage-femme et fervente lectrice : "Je suis habituée aux bibliothèques. Tu peux prendre les ouvrages pendant deux semaines. Mais à Abidjan c'est difficile. Il faut vraiment de l'argent pour acheter un ouvrage. du coup je suis obligée de relire ceux que j'ai déjà !"
Avec cette campagne on peut donc avoir l’espoir que les choses changent. D’autant qu’en parallèle, la journaliste ivoirienne Rita Dro installe des boîtes à livres un peu partout dans le pays. Une trentaine a déjà vu le jour en deux ans. Elle aussi a lancé sa campagne d’appel aux dons pour atteindre l’objectif de 100 boîtes à livres.
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